Contenants, emballages et imprimés: une nouvelle façon de remplir son bac bleu
Le début de l’année 2025 marque la modernisation du système de la collecte sélective par un changement important du modèle d’affaires de la chaîne de recyclage au Québec. Ça se traduit par quelques changements dans la façon dont on remplit désormais notre bac bleu.
Ce sont dorénavant les producteurs qui sont entièrement responsables de la collecte, du transport et du recyclage des matières qu’ils mettent en marché. Ils ont mandaté Éco Entreprises Québec pour conclure des ententes avec des organismes municipaux comme Énercycle qui assurent la gestion des matières résiduelles.
« Ça change le modèle de gouvernance complètement, convient la conseillère en communication d’Énercycle, Sylvie Gamache. Éco Entreprises Québec, qui est l’organisme mandataire, est responsable de tout le cycle de vie des emballages, imprimés et contenants, de la conception, de la récupération, de la collecte, du tri, et aussi de la valorisation sous forme de recyclage. Éco Entreprises Québec est redevable auprès du gouvernement des objectifs de recyclabilité à atteindre. »
Avant janvier 2025, les organismes municipaux étaient responsables de la collecte et du tri et se faisaient compenser pour les coûts qui étaient associés à ces services. Ce changement incite les entreprises à concevoir des emballages plus durables et recyclables.
« C’est l’objectif visé par le gouvernement qu’il y ait une augmentation du recyclage de ces contenants. Comme ils sont responsables de l’ensemble du cycle de vie, ils peuvent intervenir sur ce qu’on appelle l’écoconception, soit concevoir des produits, des emballages qui vont avoir un meilleur taux de recyclabilité. Ça vise à améliorer tout le système de collecte sélective et à l’amener à un autre niveau. »
Énercycle a modernisé ses équipements au cours des derniers mois afin d’être en mesure de répondre à ces modifications.
« Le centre de tri de récupération régional a déjà adapté ses équipements. Le centre a tout à fait la capacité de traitement pour s’adapter à ces changements. »
Sacs de croustilles, emballages de barres tendres et pots de yogourt
« Contenants, emballages, imprimés »: c’est la phrase clé à retenir qui se retrouve au cœur des campagnes de promotion nous informant des modifications à la collecte sélective.
« On n’a pas fini de la marteler. Ce qu’Éco Entreprises Québec souhaite, c’est simplifier le geste de récupération pour le citoyen pour l’inciter à récupérer davantage. En simplifiant ainsi la terminologie, ça vient rendre le geste plus instinctif. On n’a plus à se casser la tête: est-ce qu’il y a un petit numéro dans le triangle sous mon contenant de plastique? Non. C’est un contenant de plastique, d’un produit d’usage courant: on peut le déposer dans le bac bleu, tout simplement. »
Certains emballages, refusés jusqu’à tout récemment, faute de marché pour le recyclage, doivent maintenant être déposés dans le bac de récupération. C’est le cas des sacs de croustilles, des emballages de barres tendres et des pots de yogourt.
« Ça devient maintenant la responsabilité d’Éco Entreprises Québec de trouver et de développer des filières pour ces emballages-là qui sont moins faciles à recycler. »
Même les barquettes contenant viandes et légumes sont dorénavant destinées au bac bleu.
« On se pose la question: est-ce que c’est un contenant, est-ce que c’est un emballage? Oui. Bac de récupération. »
Les deux seules exceptions concernent certains gros emballages de styromousse et les aérosols qui trouveront plutôt leur place à l’écocentre.
« Le polystyrène de protection, le styromousse qu’on retrouve dans une boîte qui va avoir emballé un téléviseur ou un appareil électronique, on ne le met pas dans le bac. Le styromousse blanc de grande dimension, on peut l’apporter à l’écocentre. L’autre exception, ce sont les aérosols. Tout ce qui est contenant sous pression, on doit plutôt les apporter vers les écocentres. »
Encore aujourd’hui, il est nécessaire de rappeler qu’on doit laisser certains produits loin des bacs de récupération.
« Les piles, les seringues, tous les produits domestiques dangereux, c’est problématique pour la sécurité des employés des centres de tri. On a des écocentres pour récupérer ce type de produits-là. »
Réduction des collectes du bac noir
Depuis l’arrivée du bac brun pour le compost, la plupart des municipalités de la Mauricie ont réduit la fréquence de collecte des ordures ménagères, particulièrement en hiver.
« En implantant la collecte des matières compostables, on a détourné du bac noir une bonne quantité de matières. Nécessairement, la quantité d’ordures ménagères dans les bacs noirs a diminué, ce qui est le but de l’exercice. C’est donc tout à fait normal que les fréquences de collectes d’ordures soient révisées, considérant qu’une portion importante de ce qui était contenu dans le bac noir, les matières compostables, sont maintenant récupérées à la source via le bac brun. »
Énercycle a constaté qu’une grande partie de la population a rapidement adhéré aux pratiques liées au bac de compost.
« Dès le départ, on a eu des taux de participation importants qui se sont maintenus en 2024. Ça nous a permis de détourner de l’enfouissement plus de 20 000 tonnes annuellement, ce qui était au-delà de nos prévisions. On en est très satisfait. Les gens déposent vraiment dans leur bac brun les matières qui sont visées. On a très peu de contamination, la matière est très belle. On a une belle participation, tant au niveau de la qualité, de la quantité et des taux de participation. »