Cannabis: la SQ toujours aussi vigilante

MAURICIE. La légalisation du cannabis, en octobre, ne signifie pas que les policiers laissent tomber tous les efforts déployés pour épingler les contrevenants. Loin de là.

Au contraire, la Sûreté du Québec poursuit activement la lutte contre la production illégale et la contrebande de cette drogue et des autres stupéfiants.

Il est bon de rappeler que même si la Loi sur le cannabis est en vigueur depuis le 17 octobre dernier, certaines activités en dehors du cadre légal demeurent des infractions criminelles, comme la production, la possession dans un but de trafic, la vente sur le marché noir, l’importation et l’exportation.

De plus, la Loi encadrant le cannabis adoptée le 12 juin dernier par le gouvernement du Québec, précise que la culture de cannabis à des fins personnelles est interdite et oblige les consommateurs à s’approvisionner dans les points de service de la Société québécoise du cannabis.

Les policiers ne lésinent pas sur les moyens pour faire respecter les lois. Le corps policier provincial indique que les différentes opérations policières demeurent, et ce, à longueur d’année.

«Seuls les producteurs autorisés peuvent faire la culture de cannabis. À partir du moment où les gens font de la culture personnelle dans leur domicile, sur un terrain privé ou dans un champ, c’est illégal. Comme par les années passées, on se présente et on éradique le cannabis. Pour nous, c’est une continuité», rapporte le lieutenant Hugo Fournier, porte-parole de la Sûreté du Québec.

Sécurité routière

Sur le plan des interventions et de la sécurité routière, la SQ affirme que ses effectifs sont habiles à appliquer les différentes lois en vigueur. Depuis 2009, les policiers de la Sûreté du Québec sont formés pour intervenir en matière de conduite avec les capacités affaiblies par la drogue et ont recours aux épreuves de coordination des mouvements (ECM).

«Cette formation se poursuit et sera dispensée à l’ensemble de nos policiers. C’est clair qu’il y a des ajustements en cours de route, mais en matière de sécurité routière et de cannabis, nous avions déjà les outils pour bien intervenir», commente M. Fournier.

La Sûreté du Québec compte également 47 agents-évaluateurs en reconnaissance de drogues qui viennent épauler les patrouilleurs lorsqu’une situation l’exige. «Ce sont des gens spécialisés dans la reconnaissance des drogues. Ils produisent un rapport au DPCP pour bonifier la preuve sur les chefs d’accusation devant les tribunaux.»

À ce chapitre, la SQ a un plan de formation pour former d’autres policiers qui occuperont cette fonction. «Notre but, c’est d’être en mesure de pouvoir couvrir tous les postes», confie Hugo Fournier.

Programme ACCES Cannabis

En septembre dernier, la Sûreté du Québec a lancé une toute nouvelle escouade divisée en trois équipes mixtes composées de policiers de son organisation et de services de police municipaux.

Avec cette nouvelle équipe du programme ACCES Cannabis (action concertée contre l’économie souterraine), 54 nouveaux policiers interviennent désormais sur l’ensemble du territoire et en ligne.

Les policiers ont aussi intensifié les actions visant la lutte contre la contrebande de cannabis à toutes les étapes d’approvisionnement, allant de la production illégale jusqu’au trafic.

«Ça vise directement le commerce illicite du cannabis. C’est calqué sur le modèle des programmes déjà existants dans les domaines de la lutte contre la contrebande d’alcool et des produits du tabac. On veut contrer l’économie souterraine reliée au cannabis. On sait qu’il y a un commerce illégal de cannabis et nos gestes sont orientés vers ça.»

«La particularité au Québec par rapport au reste du Canada, c’est que personne ne peut produire du cannabis. Aussitôt que des gens produisent à la maison, c’est illégal. On va intervenir au niveau pénal et criminel, selon le nombre de plants que les gens auront à la maison», souligne le porte-parole de la Sûreté du Québec.

Bilan 2018 Cisaille 2.0

Pour l’année 2018, les policiers de la Sûreté du Québec du poste de la MRC de Maskinongé ont saisi 2 965 plants de cannabis en culture intérieure et extérieure sur 25 sites différents sur le territoire, ainsi que 307 000 grammes de cannabis en vrac. Ces saisies ont eu lieu dans les municipalités de Saint-Alexis-des-Monts, Saint-Édouard-de-Maskinongé, Saint-Paulin, Saint-Léon-le-Grand, Yamachiche, Sainte-Angèle-de-Prémont, Charette et Saint-Étienne-des-Grès.

Lors de ces opérations, 22 personnes ont été arrêtées. Les dossiers ont tous été soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales. Selon la Sûreté du Québec, ces individus pourraient faire face à des accusations criminelles puisque, pour la plupart, les arrestations ont été réalisées avant les changements législatifs d’octobre 2018. La détection policière, les informations reçues du public et des enquêtes ont permis d’en arriver à ces résultats.

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En chiffres…

Conduite avec les capacités affaiblies par la drogue

Mauricie-Lanaudière

Année     Nombre d’arrestations

2014    27

2015    22

2016    42

2017    50

2018    39 (en date du 17 septembre)

 

Territoire desservi par la SQ

Année     Nombre d’arrestations

2014    225

2015    246

2016    310

2017    319

2018    252 (en date du 17 septembre)