300 ans d’histoire vus par l’artiste Linda Letendre

SAINTE-GENEVIÈVE-DE-BATISCAN. Depuis la mi-juillet, l’artiste Linda Letendre passe pratiquement toutes ses journées à la Halte Desjardins de Sainte-Geneviève-de-Batiscan pour y créer une grande murale extérieure sur les murets longeant la route. 

Son oeuvre, intitulée Sainte-Geneviève, 300 ans d’histoire, tracera une ligne du temps qui fera voyager les citoyens et les visiteurs à travers les époques. « J’ai déniché plein de vieilles photos que je reproduis sur les murets, explique l’artiste. Il y aura un fini sépia sur les plus anciennes et une transition vers la couleur au fur et à mesure qu’on avancera dans le temps. Je suis les époques. Si les photos sont en noir et blanc, mon travail l’est aussi. Et si les photos sont en couleurs, j’en mets. »

Parmi les portions d’histoire choisies, on y verra, entre autres, une image datant de la construction du chemin de fer. « Il y a eu le 300e de la municipalité pendant la pandémie, mais il n’y a pas eu de célébrations pour les raisons qu’on connait. C’est pour ça que j’ai eu l’idée de cette murale. Ça se veut un legs du 300e », mentionne Mme Letendre. 

Elle-même citoyenne de Sainte-Geneviève-de-Batiscan, elle travaillera sur ce projet tout l’été. Déjà, depuis qu’elle a commencé, les gens s’arrêtent pour lui dire qu’ils reconnaissent les personnes et les bâtiments sur son oeuvre et lui raconter leurs histoires. « J’apprends plein de choses, c’est super intéressant. Je suis contente de voir que ça suscite autant l’intérêt », confie l’artiste.

Avant qu’elle puisse y peindre sa murale, il a d’abord fallu que la Municipalité répare les murets. Initialement, elle devait débuter son travail en avril, mais elle a plutôt eu le feu vert le 15 juillet. « Je vais travailler là-dessus tout l’été, précise-t-elle. J’avais prévu trois mois pour peindre les murets des deux côtés. »

Une murale peinte au airbrush

À l’aide d’un projecteur HD, elle projette les photos sur le muret en soirée lorsqu’il fait suffisamment noir à l’extérieur. Elle trace ensuite les lignes de contour à l’aide de son outil airbrush. Puis, le jour venu, elle peut faire le remplissage et la finition. 

« Il a fallu que je tamise et dilue la peinture pour être capable d’utiliser mon outil airbrush, indique Mme Letendre. Tout est fait au airbrush à date. Avec le crayon, la peinture n’adhérait pas bien à la surface qui n’est pas lisse. Avec le airbrush, la peinture entre dans toutes les petites craques et tous les petits trous. »

« C’est la première fois que je fais quelque chose d’aussi gros et la première fois que je fais une murale extérieure, renchérit-elle. Chaque jour, je trouve des solutions. J’apprends aussi en tant qu’artiste, c’est d’autant plus intéressant. » 

Pour travailler à l’abri du soleil et des intempéries, elle s’est même construit un abri avec des étagères et des toiles. À cela s’ajoute une difficulté supplémentaire puisqu’elle doit constamment travailler sur un terrain en pente. 

Rappelons que la murale créée par Linda Letendre fait partie du Circuit des murales de la MRC des Chenaux. On en retrouve trois autres sur le territoire, soit à Saint-Luc-de-Vincennes, Sainte-Anne-de-la-Pérade et Batiscan.