«Le sort des gens en situation de pauvreté au Québec est pitoyable»

SAINTE-GENEVIÈVE-DE-BATISCAN. En cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, le Fonds Communautaire des Chenaux (FCDC) et le Mouvement d’action solidaire des sans-emploi (MASSE) des Chenaux dénoncent le traitement réservé aux personnes en situation de pauvreté au Québec.

« Est-ce normal lorsque nous avons l’aide sociale, le chômage ou un travail au salaire minimum d’être forcé d’avoir recours aux banques alimentaires, aux friperies, aux soupes populaires et tous les autres services de charité pour survivre?  Il serait malhonnête et vraiment de mauvaise foi qu’un gouvernement affirme qu’au Québec, on s’occupe bien de « nos pauvres», soulignent  Anthony Morin, directeur du MASSE des Chenaux, et Geneviève Paré, directrice au FCDC.

Le Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion évalue à 17 milliards de dollars par an les coûts de la pauvreté au Québec. Par ailleurs, selon l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques du Québec (IRIS), pour qu’une personne seule sorte de la pauvreté, elle devrait avoir un revenu annuel de 23 504 $ en 2019 à Trois-Rivières. Actuellement, une personne seule qui vit de l’aide sociale reçoit annuellement un montant de 9 000 $ en moyenne environ, si on inclut les remboursements de taxes.

« Dans la dernière campagne électorale provinciale, tous les partis ont parlé de l’importance de l’économie. Mais, ils oublient trop souvent que la pauvreté nuit énormément à l’économie. Les personnes qui la vivent ne peuvent pas contribuer pleinement à la société puisqu’elles sont constamment préoccupées par leur situation financière», plaident-ils.

«Tant que nous serons aveuglés par nos préjugés, il sera impossible d’enrayer la pauvreté.  Il faudrait se poser collectivement cette question : si je perdais la capacité de subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille, est-ce que j’aimerais être traité de cette façon?  C’est-à-dire subir un long interrogatoire au bureau de l’aide sociale pour avoir droit à un revenu qui ne comblerait même pas mes besoins de base.  Faire la file au panier alimentaire pour avoir de la nourriture que je n’aurai pas choisie.  Vivre dans un logement souvent insalubre et mal isolé.  Ne pas pouvoir participer aux activités familiales par manque de revenu…Mériteriez-vous vraiment ce sort vous aussi?», concluent M. Morin et Mme Paré.