D’Acapulco… à Sainte-Thècle!
SAINTE-THÈCLE. Native d’Acapulco, Dora Maria Caro Rios a laissé derrière elle une vie prospère dans sa contrée natale pour partager la vie avec un homme de Sainte-Thècle qu’elle a rencontré sur une plage du Mexique. Depuis maintenant 7 ans, elle est la propriétaire du seul restaurant typiquement mexicain dans la région, le Tacos El Sombrero.
L’ancien propriétaire du camping de Sainte-Thècle, Aurèle Groleau, avait une résidence secondaire à Acapulco. C’est lors d’un voyage en décembre 2005 qu’une amie de Dora Maria l’a présenté au Thèclois. «Ça été un coup de foudre! Nous nous sommes rencontrés le 11 décembre 2005, et le 6 janvier, on était un couple», raconte la Mexicaine.
Sa première visite au Québec et à Sainte-Thècle a été en février 2006 pour des vacances de 2 à 3 semaines. «Acapulco c’est la capitale de la plage et des discothèques, et je suis arrivée ici avec des souliers de sport dans la neige. C’était la première fois que je voyais de la neige et j’ai été charmée. Je m’amusais dans la neige comme un enfant. Un peu comme une personne d’ici qui n’a jamais vu la plage et la mer. Je suis encore aussi charmée par la neige.»
Question de savoir si le couple fonctionnait avant de déménager au Québec avec ses deux enfants, des jumeaux, Mme Caro Rios a passé six mois au Québec à partir du printemps 2007. Il n’était pas question pour elle de perdre son autonomie, c’est pourquoi elle travaillait au casse-croûte du camping de M. Groleau. Elle travaillait depuis 15 ans pour le gouvernement provincial à Acapulco en finances, ce qui concerne les impôts et les taxes.
C’est en septembre 2007 que ses enfants l’ont rejoint au Québec. «Ils avaient 15 ans et ils entraient à l’école en secondaire 4 en ne parlant pas français. À Noël trois mois plus tard, ils parlaient français.»
Pendant 7 ans, Mme Caro Rios a travaillé au casse-croûte du camping, et à la fin, elle était responsable de l’administration
L’aventure du restaurant
C’est lorsque M. Groleau a vendu le camping que la Mexicaine a commencé à se questionner pour la suite des choses. «Mon mari voulait profiter de la retraite. Chaque fois qu’on passait devant un local de la rue St-Jacques, mon mari m’incitait à ouvrir un restaurant mexicain à Sainte-Thècle. Mais pour moi, restaurant mexicain et Sainte-Thècle n’allaient pas ensemble. Je pensais plus à Trois-Rivières ou Shawinigan parce qu’on retrouve plus de population et d’immigrants. Un jour, j’ai décidé de me lancer pour essayer l’aventure. Au départ, le restaurant avait une vingtaine de places. Puis, j’ai déménagé dans un local plus grand juste en face de l’ancien restaurant. Le restaurant compte maintenant une soixantaine de places.»
Dora Maria ne croyait jamais que son restaurant allait faire courir les foules de partout au Québec. Elle indique que des gens partent de La Tuque, Trois-Rivières, Louiseville, Québec pour aller manger à son restaurant pour ensuite, revenir à la maison.
Toutefois, la première année a été plutôt difficile. «Les gens pensent que la cuisine mexicaine est très épicée. Mais ce n’est pas vrai, c’est la salsa qui est épicée.»
Dès notre entrée dans le restaurant, on sent la chaleur des lieux avec les décorations multiples affichées sur les murs. Dora Maria confectionne chacun des plats qui sont commandés. «Je fais moi-même des assiettes personnalisées. Personne ne connaît mes recettes de salsas, même pas mes enfants! Ce sont des recettes que ma mère et ma grand-mère m’ont montrées. Au total nous sommes sept personnes à travailler au restaurant. Ma cuisine est spéciale parce que je prends tous mes ingrédients à Montréal, d’un importateur qui les prend au Mexique. Quand je raconte mon histoire chez moi, ma famille et mes amis sont très fiers de moi et de ce que j’ai accompli. Les gens qui viennent me demandent souvent des renseignements pour un voyage au Mexique. Quand on vient à mon restaurant, c’est la découverte de mon pays de façon culturelle, gastronomique, historique… Je suis fière de mon pays et de pouvoir partager la tradition mexicaine!»
Chaque année, la propriétaire prend du temps pour elle pour retourner au Mexique afin d’aller voir sa famille et ses amis, et pour se reposer, elle qui travaille sept jours sur sept.