Conrad Frenette: Un hommage en miniatures au patrimoine bâti

NOTRE-DAME-DE-MONTAUBAN. Le premier presbytère. L’ancien magasin général Châteauvert. La maison familiale. Le couvent. L’église. Le deuxième presbytère…

Depuis vingt ans, Conrad Frenette passe ses hivers à bricoler dans son sous-sol. «Ma blonde me reproche de passer mes journées dans la cave», sourit l’homme de 74 ans, finalement sorti de son sous-sol ce printemps pour nous rencontrer, comme la marmotte de sa tanière.

À Notre-Dame-de-Montauban, tout le monde connait ce sympathique résident de la rue des Loisirs qui installe en novembre sur son parterre ses maisons miniatures en prévision du temps des Fêtes. «Si tu voyais le monde qui arrête pour regarder», s’exclame Conrad Frenette dans son garage où sont entreposés les 27 bâtiments de son village modèle réduit.

Sa dernière création ce printemps a fait fureur dans la communauté. La photo de l’œuvre publiée sur la page Facebook de la municipalité, cela n’aura pris qu’une demi-journée pour qu’une centaine de personnes vienne saluer le travail de l’artisan. C’est que tout le monde ici a un souvenir de l’ancien couvent démoli à la fin des années 1970 pour laisser la place à la nouvelle école primaire.

«Je fais ça à l’œil, pas à l’échelle. Je pars simplement d’une photo», explique Conrad Frenette, mécanicien diésel à la retraite qui tient ce talent de sa mère qui s’amusait aussi à bricoler de petites maisons qui servaient de décoration de Noël à l’intérieur. «Elle en a fait douze. Je les ai encore bien sûr. C’est une relique pour moi, c’est très précieux.»

Sa reproduction de l’église de Notre-Dames-des-Anges est tout aussi impressionnante. Même l’intérieur avec son autel, son balcon, son orgue, ses bancs et même les couleurs des murs sont reproduits tels que dans la réalité. «Elle m’a pris deux hivers à faire celle-là. Je la connais bien, c’est moi qui a peinturé le clocher à l’été 1966. C’est le plus haut que j’ai été dans ma vie», raconte avec humour le septuagénaire.

Fait à noter, Conrad Frenette bricole ses créations avec du bois recyclé. «Je vais à l’Écocentre et je nettoie ensuite le bois en le passant dans mon planeur quand c’est nécessaire.» Ses seules dépenses se résument souvent à quelques canettes de peinture de couleur argent pour reproduire l’aspect des toitures en tôle. «C’est du <old made mon affaire. Je ne suis pas un pro mais je m’amuse», conclut le sympathique artisan.