70 ans d’implication

COMMUNAUTÉ. Le 6 avril, le Champlainois Jean Normandin a vu ses 70 années d’implication communautaire être honorées, alors qu’il recevait la Médaille du Lieutenant-gouverneur pour les aînés.

Son engagement communautaire a débuté peu de temps après avoir quitté l’armée. Celui qui était instructeur après la guerre s’est levé un matin en se disant qu’il en avait assez. Il est allé voir son commandant qui lui a fait remplir les formulaires pour permettre son départ. Trois heures plus tard, il était dans le train du retour vers la maison.

«Ma mère m’a dit de me reposer un peu avant de me trouver un travail. La Vierge pèlerine était de passage au Sanctuaire. Le prêtre avait besoin de quelqu’un pour lui donner un coup de main pour l’occasion. Je me suis proposé et il m’a dit de revenir à 9h le lendemain. Ça devait être pour quelques jours. Ça a duré 70 ans», raconte Jean Normandin.

Il faut dire qu’il n’en était pas à sa première implication, son père insistant pour que ses enfants s’impliquent dans la communauté étant jeunes.

«Quand je suis arrivé, il n’y avait qu’un prêtre qui parlait anglais, se souvient M. Normandin. Mon père m’avait envoyé à l’école anglaise dès le secondaire 2 pour que j’apprenne cette langue. Ça m’a aidé dans l’armée, entre autres. Le prêtre m’a demandé de m’occuper d’un groupe anglophone pour leur faire faire le Chemin de croix en anglais. À partir de ce moment, je suis devenu guide en anglais.»

Lorsque la construction de la Basilique a débuté, il a été attitré à la prise de photos des travaux de construction. Au final, il en a pris au moins 3000! Jean Normandin a également photographié les groupes de touristes qui souhaitaient rapporter une photo en souvenir de leur passage au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.

«J’ai aimé chaque jour de mon implication. C’est important d’aimer ce qu’on fait», souligne-t-il.

M. Normandin est également membre des Chevaliers de Colomb, en plus de faire partie de l’Ordre de St-Sépulcre.

«C’était spécial»

Il y a environ trois mois, un homme est venu rencontrer Jean Normandin pour lui poser des questions. «À la fin de la rencontre, il m’a dit que c’était pour la Médaille du Lieutenant-gouverneur, précise-t-il. Je ne m’attendais pas à ça. J’ai trouvé ça merveilleux.»

«C’était spécial», répètera-t-il à plusieurs reprises pendant l’entrevue qu’il a accordée à L’Hebdo Journal.

Jean Normandin parle de la remise de cet honneur avec fierté, les yeux pétillants.

«Le Lieutenant-gouverneur m’a regardé longtemps, m’a parlé durant quelques minutes. C’est quelque chose de recevoir cette médaille devant tous ces gens! Il y avait plusieurs centaines de personnes. Ils nous font tout un accueil», confie-t-il.

Depuis une opération il y a quelques années, l’homme aujourd’hui âgé de 94 ans s’essouffle facilement, ce qui l’empêche de s’impliquer autant que dans ses belles années. Il se réjouit d’avoir conservé sa grande mémoire.

«J’ai eu une belle vie. L’un de mes plus beaux souvenirs est sans doute lorsque j’ai marché le Chemin de Compostelle de Le Puy à Santiago de Compostelle. J’ai été chanceux. Je suis marié depuis 58 ans…et c’est elle qui m’a demandé en mariage!» lance-t-il en riant, sa femme Suzanne lui jetant un coup d’œil amusé.

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Médaille du Lieutenant-gouverneur pour les aînés

Pour être admissible à une mise en candidature par un individu ou un organisme, la personne recommandée, à la date limite de mise en candidature, doit être âgée de 65 ans et plus,  avoir contribué au mieux-être de son milieu ou à l’atteinte de la mission d’un organisme par son engagement bénévole soutenu au niveau social ou communautaire, qui a débuté ou qui s’est poursuivi au-delà de l’âge de 64 ans.