PranaSens prend un tournant important

SAINTE-GENEVIÈVE-DE-BATISCAN. Connue pour ses huiles essentielles, l’entreprise PranaSens de Sainte-Geneviève-de-Batiscan prend un tournant important. Les propriétaires, Johanne Barrette et Stéphane Allaire, ont recentré dernièrement leurs activités en développant une gamme de produits cosmétiques fabriqués à partir des plantes qu’ils cultivent sur leur terre. Ils sont d’ailleurs en train d’aménager un tout nouveau laboratoire où leurs récoltes seront transformées et valorisées. 

« Initialement, chez PranaSens, on produisait des huiles essentielles et on exportait de gros volumes vers l’Europe. On faisait du vrac, mais on a arrêté ça parce que c’était devenu trop gros et trop difficile pour nous, explique M. Allaire. On faisait du 100-110 heures par semaine. »

Le couple a donc choisi de recentrer l’entreprise pour développer une expertise bien précise. Le processus les a menés vers le développement de la gamme Orée Phytocosmétique faite à base d’ingrédients 100% naturels et biologiques.

« Ça fait 14 ans qu’on a lancé l’entreprise, fait remarquer M. Allaire. On a bâti ça de nos mains. On a bûché le bois sur notre terre pour construire le laboratoire. Après avoir travaillé des heures incalculables, maintenant, on a une vie plus équilibrée. Ce tournant, c’est juste du positif. »

« En développant la gamme Orée Phytocosmétique, on s’est retrouvé beaucoup dans notre essence à nous, renchérit Mme Barrette. Ce tournant, c’est purement nous, ce qu’on aime faire selon nos valeurs. On a adapté toutes nos cultures et on les a réduites pour produire un volume à l’échelle humaine, pour produire uniquement ce dont on a besoin pour nos produits. On fabrique tous nos extraits botaniques. On fait tout de A à Z. »

À travers son cheminement, l’entreprise a également diversifié son offre. À ce jour, elle commercialise 27 produits sous la marque Orée. On retrouve ces produits dans les instituts et les salons de beauté. Avec le nouveau laboratoire, les propriétaires pourront également produire une plus grande variété d’eau florale, passant de huit à seize. 

Quant à l’ancien laboratoire, il a été démonté et vendu à une entreprise en Estrie, un client à qui PranaSens vendait des huiles essentielles en vrac auparavant. « Ils ont acheté notre distillerie et on est en train de les aider à monter ça. On fait un transfert de connaissances », indique M. Allaire.  

Un rayonnement à travers la province

À Sainte-Geneviève-de-Batiscan, l’équipe de sept employés fabrique également des produits cosmétiques pour huit autres compagnies québécoises, dont quelques-unes sont en Mauricie.

« On offre tous nos produits botaniques pour faire de la marque privée. C’est comme un menu d’extraits botaniques pour fabriquer de la marque privée pour d’autres entreprises, précise M. Allaire. Les entreprises viennent nous voir avec ce qu’elles veulent comme produit et on leur fait sur mesure. Les recettes sont personnalisées à chaque entreprise. C’est un produit entièrement québécois, de la culture jusqu’au produit fini. » 

De plus, les propriétaires ont récemment fait l’acquisition de l’entreprise Le savonneux d’Odanak, qui se spécialise dans la fabrication de bombes de bain effervescentes. « On commence tout juste la production, indique Mme Barrette. On a pour objectif d’en faire 75 000 par année. On va prendre nos eaux florales pour faire les bombes. »

En mission au Sénégal

Par ailleurs, au début de l’année, Johanne Barrette a participé à un voyage en Afrique dans le but d’échanger avec des femmes sénégalaises agricultrices et entrepreneures. Cette mission, organisée par UPA Développement international et les Agricultrices du Québec, a permis de réunir 14 agricultrices du Québec.

« Les rencontres organisées avec nos homologues africaines ont permis de discuter surtout des forces et des faiblesses que l’on peut rencontrer en démarrage d’entreprise ainsi que des opportunités et des menaces », raconte Mme Barrette.

« On a visité des entreprises et on a beaucoup échangé avec les propriétaires. Elles sont tellement résilientes. Elles font beaucoup avec rien. Elles sont aussi très curieuses. C’était ma deuxième expérience. La première fois, c’était avec des femmes qui avaient déjà de l’expérience en agriculture. Cette fois, c’était avec des femmes de la relève. On revient toujours riche de là grâce à nos échanges », conclut la femme d’affaires.