Viens vivre la forêt: des jeunes plongent au cœur du monde forestier

MAURICIE.  Les 7 et 8 octobre, la pépinière forestière de Grandes-Piles a accueilli plus de 400 élèves du secondaire venus de la Mauricie dans le cadre de l’événement “Viens vivre la forêt 2025”, une activité immersive visant à faire découvrir plus de 30 métiers liés au secteur forestier.

PAR FATOUMATA DAPA

Organisée par l’Association forestière de la Vallée du Saint-Maurice (AFVSM), cette initiative annuelle permet aux jeunes de rencontrer des professionnels passionnés et d’explorer un domaine essentiel à l’économie régionale. L’objectif: susciter des vocations et répondre à la rareté de main-d’œuvre dans le milieu.

“L’édition 2025 intervient dans un contexte assez mouvementé au niveau de la foresterie. On fait face à des problématiques comme les tarifs douaniers, les fermetures d’usines et la rareté de la main-d’œuvre. C’est pourquoi Viens vivre la forêt prend toute son importance pour intéresser encore plus les jeunes et leur montrer qu’il y a des alternatives et des possibilités”, explique Wisi Ossavu, directeur général de l’AFVSM.

Sur le site de la pépinière, près de 30 kiosques et ateliers présentaient les multiples facettes du milieu forestier: de l’élagage à la machinerie lourde, en passant par la foresterie technique, la protection de la faune ou encore l’entrepreneuriat. Les jeunes pouvaient échanger directement avec les professionnels, poser leurs questions et même expérimenter certaines tâches.

Selon M. Ossavu, cette diversité est essentielle. “La foresterie, ce n’est pas seulement le côté industriel. Il y a aussi le volet entrepreneuriat. On veut que les jeunes voient que ça fonctionne et que ça marche aussi. Lorsqu’on veut se diriger vers la foresterie, il faut faire preuve de créativité et savoir que se lancer en affaires dans ce domaine, c’est possible et on peut très bien réussir.”

L’événement, qui s’étend désormais sur deux journées depuis 2024, permet de rejoindre davantage d’élèves malgré certaines contraintes logistiques et budgétaires.

“On a accueilli environ 200 jeunes chaque jour. Il y a eu quelques annulations de dernière minute, mais on tenait à maintenir l’activité, parce que pour nous, c’est important de continuer à offrir ces occasions de découverte”, ajoute M. Ossavu.

Pour plusieurs participants, l’expérience s’est révélée marquante.

“Ce qui m’a le plus frappé, c’est quand la personne a monté dans l’arbre, comme si elle pédalait sur un vélo. C’était impressionnant!”, raconte Mathéo Dubé, élève de 14 ans à l’école secondaire du Rocher, à Grand-Mère. Passionné par les hauteurs, il confie que l’événement lui a ouvert de nouvelles perspectives. “J’aimerais ça, moi aussi, grimper dans les arbres, même si l’équipement doit être lourd en été. Ça m’a fait découvrir un job que je ne connaissais pas. C’est parfait comme événement, c’est super bien.”

Même enthousiasme du côté de Thomas Bouchard, 17 ans, élève à l’école secondaire Des Chutes. “C’est le fun, ça permet d’apprendre des nouvelles choses et de connaître plus les métiers. Cette année, on a pu visiter ceux qu’on voulait, comme l’abattage manuel et la machinerie lourde. J’ai même essayé la scie mécanique!”

Pour lui, la foresterie représente une voie d’avenir concrète. “C’est vraiment le fun, surtout si t’es manuel dans la vie.”

Au-delà des démonstrations techniques, Viens vivre la forêt s’inscrit dans une démarche de valorisation durable du secteur. “La forêt en Mauricie, en termes de contribution au PIB du Québec, représente environ 5%. Mais elle ne se limite pas à l’économie: elle contribue aussi au bien-être, au tourisme et même à la santé mentale. C’est un facteur de bienfaits psychologiques et émotionnels”, rappelle M. Ossavu.

Pour assurer la réussite de l’événement, plusieurs bénévoles ont aussi prêté main-forte. “Les bénévoles, c’est vraiment la colonne vertébrale de cet événement. Sans eux, on ne pourrait pas le tenir. Ils accompagnent les jeunes, règlent les petits imprévus, assurent l’encadrement. Sans les bénévoles, Viens vivre la forêt n’existerait pas, tout simplement”, souligne-t-il.

Malgré les défis économiques et les contraintes budgétaires, l’AFVSM compte bien maintenir cette activité chaque année. “Nous, on va tout faire pour que cet événement reste. On veut que les jeunes aient des choix, des alternatives. Avoir la possibilité de se lancer dans un métier forestier, c’est une voie qu’on juge très favorable pour eux”, conclut M. Ossavu.