Une campagne sans précédent dans Mékinac
SAINTE-THÈCLE. Alerté par le nombre sans précédent de féminicides cette année au Québec, Femmes de Mékinac a décidé de souligner avec ampleur les 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes qui se tiendront partout au Québec du 25 novembre au 6 décembre.
Le centre de femmes basé à Sainte-Thècle tiendra une campagne de sensibilisation et d’action tournant autour du thème Solidaire contre la violence. « On veut rejoindre les femmes évidemment, mais on vise également les hommes qui ont un rôle à jouer dans l’établissement de rapports égalitaires et respectueux », explique Émy Dessureault, coordonnatrice de Femmes de Mékinac.
La population et les commerçants pourront démontrer leur solidarité envers la cause en affichant dans leur fenêtre ou vitre d’auto une électrostatique Solidaire contre la violence ou en portant au poignet un bracelet affichant le même visuel. Les électrostatiques sont disponibles dans les différents bureaux municipaux de la MRC Mékinac et dans les pharmacies Familiprix de Sainte-Thècle, Familiprix de Saint-Tite et Proxim à Saint-Tite.
Quant à la distribution des bracelets, Femmes de Mékinac se rendra les mercredis 24 novembre et 1er décembre à la bibliothèque de Saint-Roch-de-Mékinac; le jeudi 25 novembre au Métro de Saint-Tite, Marché Tradition de Lac-aux-Sables, Marché Tradition de Sainte-Thècle et au marché d’alimentation de Grandes-Piles; le vendredi 26 novembre à la Coopérative de solidarité de Mékinac à Trois-Rives et à l’Épicerie Vaugeois de Hérouxville; et enfin, le lundi 29 novembre à l’Épicerie Pronovost de Saint-Séverin, à la Coop de Saint-Adelphe et au Dépann-Ô-Chalet à Notre-Dame-de-Montauban.
Les 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes se concluront par la présentation d’un dîner-causerie par la chanteuse Nathalie Simard. Tout au long de la campagne, plusieurs capsules vidéo seront diffusées sur la page Facebook de Femmes de Mékinac.
Le centre de femmes a toujours souligné cette campagne de sensibilisation, mais c’est la première fois qu’elle se l’approprie avec sa propre programmation. « On trouvait important de le faire. L’année 2021 n’est pas terminée et il y a eu 17 féminicides jusqu’à présent alors qu’on en enregistrait entre 10 et 11 par année auparavant », souligne Émy Dessureault. Selon elle, la situation s’explique par le confinement qui a empêché des femmes victimes de violence de fuir la maison comme elles pouvaient le faire en temps normal.
Femmes de Mékinac espère que Solidaire contre la violence permettra bien sûr de sensibiliser et informer la population sur le phénomène, mais aussi encourager et inciter les citoyens à dénoncer s’ils en sont témoin. C’est aussi une façon d’encourager les familles à éduquer les enfants à des comportements égalitaires et à adopter des attitudes de respect et d’égalité. Enfin, on souhaite que les employeurs soient aussi à l’écoute des employés pouvant vivre des situations de violence.
Rappelons que Femmes de Mékinac est un lieu de ressources, d’entraide et de partage où sont offerts des ateliers portant essentiellement sur l’éducation populaire féministe. Le centre compte présentement 131 membres, mais il n’est pas nécessaire de l’être pour prendre part aux activités ou rencontrer une intervenante. « Nous sommes la porte d’entrée pour les femmes victimes de violence. Elles arrivent parfois ici en disant qu’elles ne sont pas des victimes, mais une fois qu’on leur a expliqué qu’il y en a plusieurs types, les perceptions changent », termine Émy Dessureault.