Un atelier d’usinage spécialisé dans les petites séries

SAINT-MAURICE. À Saint-Maurice, Mathieu Béland et Jean-Philippe Veillette ont fondé récemment Vinoxe, un atelier d’usinage spécialisé dans les petites séries. Ce modèle d’affaires peu commun vise à offrir un service de dépannage rapide pour les entreprises qui ont des besoins urgents. Une idée particulièrement intéressante en pleine pandémie alors que les longs délais de livraison causent bien des maux de tête aux entrepreneurs.

Vinoxe, c’est le projet de deux amis d’enfance, qui ont grandi ensemble et qui partagent des intérêts communs. « On s’est toujours dit qu’on allait avoir un jour notre entreprise, raconte Mathieu. Jean-Philippe est machiniste de formation et moi, je suis technicien en métallurgie. On a travaillé dans nos domaines, puis pendant la pandémie, on a saisi l’opportunité de s’inscrire au cours de démarrage d’entreprise du Carrefour formation Mauricie. »

C’est dans le cadre de ce cours qu’ils ont élaboré et étoffé leur projet, jusqu’à être assez solides pour aller chercher du financement auprès d’institutions financières. Ils ont également établi des partenariats avec des organisations du milieu, notamment la SADC et la MRC des Chenaux.

Après avoir obtenu le financement nécessaire, ils ont acheté et installé leurs équipements dans un ancien garage de mécanique du rang Saint-Alexis qu’ils ont converti en atelier.

« On a choisi de faire de petites séries parce qu’il y a un potentiel de croissance et parce que ça nous permet d’offrir un service intéressant sans devoir investir de trop grosses sommes, explique Mathieu. On ne peut pas détrôner les gros joueurs déjà implantés qui ont des productions en Asie et au Mexique. Par contre, en faisant de petites séries, on offre un service plus personnalisé, plus rapide et de meilleure qualité. »

« Ce qu’on veut offrir, c’est un service de dépannage pour les gens qui ont des besoins urgents, renchérit ce dernier. Avec la pandémie, les délais de livraison sont très longs, alors juste le fait d’avoir des disponibilités pour faire des contrats, ça devient un énorme avantage. On pense aussi aux agriculteurs dans la région. Quand c’est le temps des récoltes et qu’une pièce brise, il faut la réparer tout de suite. Au lieu d’attendre une pièce qui va mettre des semaines à arriver, nous, on peut le faire et on est proche. »

Des contrats aux quatre coins de la région

Jusqu’à présent, le duo d’entrepreneurs a notamment réalisé des contrats pour S3I à Trois-Rivières, le département de mécanique du Cégep de Trois-Rivières et Canadel à Louiseville.

« Par exemple, un de nos clients, ce qu’il aime, c’est de faire faire un ou deux prototypes pour commencer. Ensuite, il nous commande une dizaine de pièces pour faire des modèles démonstrateurs, puis une production de 100, de 200, etc., mentionne Mathieu. Ça lui donne le temps de voir si le produit fonctionne et, si c’est le cas, d’installer une usine pour la fabrication de ce produit à l’interne. Par la suite, il fait appel à nous pour des pièces quand il développe un nouveau produit. »

« Nos clients sont également des entreprises manufacturières, ajoute Jean-Philippe. Étant donné le gros manque de main-d’œuvre, on peut aussi faire de la sous-traitance pour d’autres ateliers d’usinage. Une petite production, c’est environ de 1 à 2 000 pièces. À plus de 10 000 pièces, c’est souvent des contrats donnés à des entreprises qui font des produits spécifiques. »

Déjà, le carnet de commandes de Vinoxe commence à se remplir. Présentement, les propriétaires de l’entreprise sont les deux seuls employés, mais ils ont pour objectif d’embaucher d’autres personnes en fonction des besoins à venir.