Telus pourra installer sa tour de télécommunication
SAINT-ADELPHE. Ce qui devait n’être qu’une formalité en février 2021 s’est finalement conclue quatorze mois plus tard: la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) autorise enfin Telus à installer sa tour de télécommunication à Saint-Adelphe.
Une saga incompréhensible selon le maire Paul Labranche qui démontre bien le décalage entre les objectifs de la CPTAQ et ceux des administrateurs municipaux. Avec des résolutions d’appui de la MRC de Mékinac et même de la Fédération de l’UPA de la Mauricie, la municipalité de Saint-Adelphe s’était présentée devant la CPTAQ en février 2021 avec la certitude que Telus pourrait aller de l’avant avec sa tour de télécommunication et permettre ainsi la diffusion d’un réseau cellulaire digne de ce nom.
Bien que situé en territoire agricole, le site projeté, à proximité du réservoir d’eau potable accessible via la route 352, appartenait à la municipalité. « C’était le meilleur endroit, souligne le maire Labranche. Une petite colline avec un dénivelé de 70 pieds par rapport au périmètre urbain. Telus projetait d’y installer à ses frais une tour de 200 pieds de hauteur. De là, elle était en mesure de relayer les ondes jusqu’aux tours de Saint-Tite, Sainte-Thècle et Saint-Ubalde. »
De cet endroit, Telus pourrait rejoindre 754 logements et 16 commerces alors qu’en contrepartie, un autre site potentiel en territoire urbain n’aurait permis d’atteindre que 582 logements et 7 commerces, avec en prime une tour haubanée de 270 pieds en plein cœur du village.
Le verdict de la CPTAQ tombera finalement le 22 septembre 2021 alors qu’elle refuse l’autorisation. « Ce qui était en jeu, c’était quatre érables localisés sur le lot municipal et qu’on projetait de couper », rapporte Paul Labranche qui n’en revient pas encore.
Pour un projet attendu depuis des années par les citoyens de Saint-Adelphe, la municipalité ne comptait pas en rester là et s’est de nouveau présentée devant la CPTAQ le 2 mars dernier. « Telus a dû engager un avocat et un ingénieur forestier pour faire l’inventaire du boisé sur le lot nous appartenant. Il s’est avéré que les quatre érables en question avaient un diamètre de 20 cm et qu’ils ne pouvaient même pas être entaillées. Et ce qui est incroyable dans tout ça, c’est qu’on n’aura même pas à les couper », s’insurge le maire Paul Labranche.
Celui-ci souligne que le ministère des Affaires municipales demande depuis des années aux élus de maximiser les infrastructures municipales déjà en place au lien d’en développer de nouvelles. « C’est exactement ce qu’on faisait avec ce projet. C’est un terrain qui nous appartient, avec un chemin d’accès déjà en place. La CPTAQ ne protège pas de territoire agricole en tentant de sauver quatre érables. Elle devrait plutôt regarder du côté des villes ou on déboise et construit en zone humide », déplore le maire Labranche qui prévoit qu’avec la décision rendue le 20 avril par la CPTAQ, la tour de télécommunication de Telus devrait être fonctionnelle d’ici la fin de l’année 2022.