Saint-Narcisse: pas de surtaxe pour le projet de la centrale
Dans son budget 2025, Saint-Narcisse n’a pas eu à imposer un impôt foncier supplémentaire à ses citoyens pour payer sa part des études de faisabilité du redémarrage de la centrale hydroélectrique.
« On a fait un emprunt temporaire, explique le maire de Saint-Narcisse, Guy Veillette. Quand on va arriver pour notre règlement permanent, on va simplement transférer notre financement dans le règlement permanent, puis celui-là on va pouvoir l’étaler sur 40 ans. »
En mai ou en juin, les communautés partenaires du projet devraient être en mesure de se prononcer sur la reprise ou non des activités de la centrale.
« Le pire cas, c’est si jamais on disait qu’on ne va pas de l’avant. On a fait des calculs, ce serait 72 $ par résidence moyenne pendant dix ans. Je pense qu’à ce compte-là, le risque valait vraiment la peine. Mais dans le scénario qui est évoqué, il n’y aurait aucun tarif particulier. Il n’y a rien qui a changé sur le plan de taxes 2025, puis, on va boucler notre financement permanent pour assurer le financement à long terme du projet. »
Énergie communautaire de la rivière Batiscan a établi son budget de fonctionnement à 1 850 000 $ pour faire l’ensemble des études. La municipalité de Saint-Narcisse, partenaire à 30 %, injecte 555 000 $, et la MRC des Chenaux, partenaire à 10 %, 185 000 $.
Les élus municipaux ont multiplié les démarches pour trouver une façon de convaincre le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation de ne pas surtaxer les citoyens de Saint-Narcisse.
« On est allé voir ailleurs ce qui se faisait, c’est là qu’on a trouvé les solutions. On a discuté sur la faisabilité avec les gens des finances municipales au ministère. Si c’est un fonds de roulement associé au projet, ce qu’on va calculer, c’est qu’est-ce que ça coûte à chacun des partenaires pour maintenir le projet, pour faire les remboursements pendant les années de mise en route de la centrale. Parce qu’à partir de l’année 1, normalement, on couvre 100 % des frais avec une marge de manœuvre. »
Si le projet va de l’avant, les premiers travaux pourraient débuter dès cet automne.
Batiscan et Saint-Maurice se sont retiré
Deux des dix municipalités de la MRC des Chenaux, Batiscan et Saint-Maurice, ont choisi de retirer leur participation au projet de relance du barrage hydroélectrique de Saint-Narcisse.
« Je ne dis pas que c’est un mauvais projet, je ne dis pas que c’est un bon projet, mais je trouvais qu’on manquait beaucoup d’information, dans un premier temps, explique le maire de Saint-Maurice, Gérard Bruneau. J’aurais voulu avoir un peu plus de certitude au niveau d’Hydro-Québec quant à l’acceptation de remettre le site à la société en commandite pour l’opérer. C’est peut-être une bonne chose en principe, mais on n’a pas de garantie. Aussi, la remise en marche va coûter des sous, combien, on n’en a pas encore une idée complète. Investir de l’argent de ma population, des taxes municipales, dans un projet où il y a un risque, et ça c’est reconnu par tout le monde. Dans l’incertitude, je pense que c’était plus sage de ne pas embarquer. »
La décision de Saint-Maurice a été prise à l’unanimité par le conseil municipal.
« Avec les renseignements qu’on avait, unanimement, le conseil a dit non, parce qu’on ne sait pas comment ça va tourner avec le temps. Une fois que les études vont être faites, ça va nous donner une indication, et une fois que les réparations seront faites pour que ce soit prêt à fonctionner, ça va être là qu’on va avoir la réponse, j’imagine, d’Hydro-Québec, ou un peu avant, mais il va être tard, parce qu’il va y avoir beaucoup d’argent d’investi. Ça va être plate si la société réalise que c’est trop dispendieux pour la profitabilité. Je ne suis pas contre le projet, mais je pense qu’on marchait un petit peu les yeux fermés. »
Le coût des études de faisabilité du projet, qui ont explosé, n’est pas étranger à la décision de Saint-Maurice.
« Dans un premier temps, on nous disait que c’était 500 000 $. La MRC en prend 10 %. À ce moment-là, c’est 50 000 $ à dix municipalités, ce n’était pas si énervant que ça. Mais quand on nous a dit que c’était 1 850 000 $, ça devenait un petit peu lourd pour faire les études pour savoir si on continue. On est devant un projet où on avait le droit de se retirer. Un avis juridique l’a déterminé. Ça appartient à chacune des municipalités de prendre sa décision. Je respecte les huit municipalités qui ont décidé de poursuivre. C’est un choix, c’est un droit, de leur conseil municipal. »
Au conseil des maires de la MRC des Chenaux, le directeur général de la MRC et président d’Énergie communautaire de la rivière Batiscan, Patrick Baril, avait expliqué que l’énergie était une compétence partagée.
« Tout ce qui est énergie, c’est une compétence régionale, de MRC, et aussi une compétence locale. La MRC a récemment décidé d’être partenaire dans le dossier de la relance, mais les municipalités ont le droit de dire qu’elles désirent ou pas participer à cette compétence-là. Donc, elles ont fait le choix de se retirer du projet. On a d’autres exemples de ça dans d’autres compétences, par exemple la collecte des déchets. Notre-Dame-du-Mont-Carmel n’est pas dans la compétence mais les neuf autres municipalités le sont. Il y a aussi en matière de cour municipale. Ce n’est pas quelque chose d’exceptionnel. »