Saint-Maurice: Quatre opposants à TES se portent candidats à l’élection municipale

Quatre membres du collectif Toujours maîtres chez nous aspirent à siéger au conseil municipal de Saint-Maurice. Louis Cossette, Jean Guilbert, Claudette Morrissette et Liette St-Arnaud posent leur candidature à titre de conseillers et conseillères.

Le producteur laitier Jean Guilbert agit comme porte-parole pour les trois autres candidats qui n’avaient jamais pensé qu’ils s’impliqueraient un jour en politique municipale.

“On allait au conseil municipal depuis janvier 2024 à cause de ce projet de TES Canada puis on voyait bien qu’il y avait beaucoup de réticence à prendre position dans ce débat. Plus on avançait, plus on voyait que ce projet-là était une aberration dans tous les sens. L’évolution de la mentalité des élus du conseil n’allait pas dans le même sens que nous. Ils ont évolué, mais plus lentement. Ça faisait longtemps qu’on avait compris que ce n’était pas acceptable dans notre milieu. On sentait de l’insatisfaction de la population au niveau du conseil. Ça nous a amené graduellement à dire si les élus actuels ne veulent pas représenter la population, si à la table du conseil, ils ne prennent pas position, il va falloir que des gens le fassent.”

Louis Cossette, qui se présente dans le district numéro 4, est nouvellement retraité. Liette St-Arnaud, dans le district numéro 2, et Claudette Morissette, dans le district numéro 6, se sont impliquées à la CSN.

“Il y en a deux dans les soins de santé et un en éducation Ce sont des gens qui sont habitués dans la défense du bien commun, c’est ça qui les a amenés à s’impliquer avec nous parce que ce sont des gens qui sont habitués de militer dans des organismes où ils défendent le collectif. Dans mon cas, j’ai toujours été impliqué dans différents organismes, dans le conseil d’administration du CLSC, j’ai été coordonnateur de la Fête nationale pendant plusieurs années, j’ai débuté et coordonné la Fête des moissons pendant 12 ans. Ça fait partie de notre ADN.”

Les quatre candidats ne posent pas leur candidature uniquement pour gérer le dossier des éoliennes. Depuis l’annonce du Projet Mauricie de TES Canada en novembre 2023, ils assistent régulièrement aux séances publiques du conseil municipal.

“On s’aperçoit qu’il y a bien d’autres dossiers qui sont préoccupants, alors ça devient une orientation globale qui n’est pas juste axée sur les éoliennes, mais c’est l’environnement, le communautaire, la bonne gestion des affaires municipales. On voit débouler les chiffres des dépenses, des fois on se pose des questions: est-ce que toutes ces dépenses-là ont été justifiées, vérifiées, approuvées, mesurées? On est aussi préoccupé par la gestion municipale, pas juste par le dossier des éoliennes.”

Autres projets

Dans le cadre de la campagne électorale, les quatre candidats mettent de l’avant d’autres propositions.

“On est dans une municipalité périurbaine avec un revenu de taxation qui augmente parce qu’il y a eu des développements résidentiels et ça a emmené des revenus supplémentaires. On veut profiter de la bonne santé financière pour consolider le cœur du village. L’église deviendrait un centre communautaire et garderait aussi une fonction d’activité religieuse, ça se fait dans d’autres municipalités. On n’aura pas le choix de reprendre l’église parce que d’ici quelques années il n’y a plus personne qui va vouloir bénévolement assurer la gestion de ce bâtiment-là.”

À plus long terme, il faudrait qu’une piste cyclable voit le jour afin de relier ce que M. Guilbert désigne comme les deux noyaux villageois de Saint-Maurice.

“Du côté sud, dans le périmètre le plus proche de Cap-de-la-Madeleine, il y a eu beaucoup de lotissement résidentiel dans les dernières années. On se retrouve avec deux noyaux urbains, si je peux utiliser l’expression, le cœur villageois ancestral et puis ce nouveau noyau. Les deux sont séparés par une zone agricole très dynamique, mais les activités de loisirs sont dans le vieux cœur villageois. La route qui réunit ça n’est plus sécuritaire pour les cyclistes. Il passe beaucoup de véhicules, on reçoit le trafic de tout le nord du comté de Champlain qui passe ici pour aller à l’autoroute. Pour les cyclistes ça devient très problématique et ça limite peut-être l’usage du vélo. Dans les dernières année,s du reboisement a été fait en bordure et il y aurait possibilité de longer cette partie boisée, sans affecter la partie cultivée, par une pièce cyclable. Je ne dis pas que ça peut se faire en six mois ou un an, c’est un projet à long terme, mais c’est faisable, je dirais même que c’est inévitable que ça va venir, il faut juste commencer un jour.”

Maintenant que les citoyens ont eu l’occasion de se prononcer en défaveur de l’implantation d’éoliennes dans la municipalité, il resterait tout de même un dernier combat à mener dans ce dossier pour Jean Guilbert.

“Le nombre d’éoliennes a pratiquement disparu en fonction de la nouvelle carte de TES Canada. Il ne reste qu’un projet d’éolienne sur la carte, lequel est un projet d’un particulier qui contrôle beaucoup de terres, mais surtout dans la municipalité voisine. Selon TES Canada, ces éoliennes-là pourraient être reliées à partir des parcelles de terre appartenant au même propriétaire. Notre prochain combat, c’est non seulement d’empêcher cette dernière éolienne sur notre territoire, mais c’est de travailler avec les gens de la municipalité voisine pour ne pas que ça se produise chez eux non plus. Ça viendrait terminer cette possibilité pour Saint-Maurice-Saint-Luc-de-Vincennes.”