Permaculture et production de spiritueux au Verger Barry

SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE. Il y a du nouveau au Verger Barry de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Vincent Barry, fils de Benoit, petit-fils de René et arrière-petit-fils d’Olivier, s’apprête à devenir la 4e génération de Barry à tenir les rênes de l’entreprise familiale qui existe depuis plus d’un siècle. C’est avec enthousiasme et des idées plein la tête qu’il entreprend ce nouveau chapitre.

Lui qui travaille à temps plein au verger depuis déjà un an et demi souhaite intégrer la permaculture à l’entreprise. Il s’agit d’un mode d’agriculture fondé sur les principes de développement durable.

« Je veux varier la production. Je veux garder ce qu’on a déjà avec l’esprit familial qu’il y a, mais ajouter des choses, mentionne Vincent. Je veux aller vers la permaculture et une production plus écologique. Je suis en train de travailler sur une nouvelle section où il y a un jardin. On a retravaillé le sol et je prépare la plantation. Ce sera des arbres variés. On aura, entre autres, des pommes, des prunes, des poires, des cerises et des noix. »

À terme, cette section inclura un volet éducatif sur la permaculture. « Ça prendra encore quelques années, il faut laisser le temps aux arbres de grandir. C’est en développement, c’est un projet sur le long terme », précise Vincent. 

Autre ajout intéressant, ce dernier sortira à l’automne son premier cidre et son premier gin de pommes faits sur place. « J’ajoute une cidrerie-distillerie à l’entreprise. J’ai fait beaucoup de tests l’hiver dernier pour élaborer ma recette. J’investis cette année dans la cuverie pour grossir la production des spiritueux », indique-t-il.  

Non seulement ces produits permettront à l’entreprise de se démarquer, mais c’est aussi une façon de réutiliser les pommes. « Je commence par faire du jus, puis je reprends la matière sèche des pommes pressées et c’est avec ça que je fais l’alcool fort », explique l’entrepreneur.

Cette année, comme c’est une première, le cidre et le gin seront vendus exclusivement au verger en quantité limitée.

Retour aux sources

Né dans une famille d’entrepreneurs agricoles, Vincent a toujours participé aux activités du verger. Plus jeune, il y a occupé ses premiers emplois étudiants. « On cueillait des pommes et on faisait de petits travaux sur le terrain », raconte-t-il.

Après ses études, il a travaillé dans le milieu du spectacle. « J’ai monté des shows un peu partout au Canada, dit-il. Et un moment donné, mon père et sa conjointe ont fait l’annonce qu’ils voulaient prendre leur retraite et vendre l’entreprise. J’étais dans l’Ouest quand ils ont annoncé ça, il y a environ six ans. »

C’est à ce moment que Vincent a commencé à démontrer plus d’intérêt pour prendre la relève du verger. « Quand j’ai finalement décidé de plancher sur le projet, j’étais en Espagne, se souvient-il. Je faisais du woofing sur des fermes de permaculture en Europe. J’ai appris que ma grand-mère n’allait pas bien, celle qui avait l’entreprise avant avec son mari. J’ai eu un déclic. Il fallait que j’entreprenne vraiment les démarches. »

Il s’est donc inscrit à l’école en production horticole, en 2018. Après ses études, il a été employé par son école pendant quelque temps pour s’occuper des cultures, tout juste avant d’arriver au verger, en 2019.

Rentré au bercail, il a commencé à toucher à tout, de la paperasse jusqu’aux travaux manuels, dans le but de se familiariser avec chacun des aspects de l’entreprise. Il s’est même inscrit à un cours de gestion agricole pour parfaire ses connaissances.