Parc éolien de TES Canada: “C’est un projet en évolution continue”
ÉNERGIE. Tout en contestant les résultats d’un sondage Léger suggérant que la majorité de la population de la MRC de Mékinac s’opposait à l’implantation d’un parc éolien sur le territoire, TES Canada annonce la formation d’un comité de liaison et le lancement d’une plateforme de consultation en ligne dans le but d’ajuster le projet d’ici à ce que le BAPE débute ses audiences publiques en début d’année 2026.
“C’est un projet en évolution continue, complètement différent de celui présenté il y a deux ans au moment de son dévoilement”, a souligné Éric Gauthier, directeur général de TES Canada. Avant de détailler les deux nouveautés destinées à bonifier le canal de communication avec la population, il a tenu à revenir sur le sondage Léger indiquant que 68% de la population de la MRC de Mékinac s’opposait au projet de TES Canada.
Laissant entendre que le sondage mené en partie par voie postale avait été biaisé par un ciblage des répondants, Éric Gauthier a répliqué par ses propres résultats indiquant que 61% des répondants des MRC de Mékinac et des Chenaux et 81% de ceux de Shawinigan se disaient très et plutôt favorable à sa réalisation.
Les 167 personnes sondées (96 dans les 2 MRC et 71 de Shawinigan) répondaient à la question Le projet de TES Canada prévoit la construction d’une installation de production d’hydrogène vert et de gaz naturel renouvelable pouvant être utilisée pour décarboner les secteurs du transport lourd et des industries lourdes. Cette installation serait alimentée en électricité par des énergies renouvelables.
“Cela-dit, on est conscient qu’on est loin d’être parfait. On a du travail à faire. Il faut écouter la population, changer le projet, l’améliorer au cours des prochains mois”, a reconnu Éric Gauthier, soulignant que le comité de liaison et la plateforme de consultation en ligne y contribueraient justement.
Comité et plateforme
À propos du comité de liaison (voir la composition des membres en fin de texte), il est prévu d’y attribuer deux sièges aux représentants du collectif Toujours Maîtres chez nous et deux à des citoyens en faveur du projet. “On va probablement accueillir un propriétaire qui accueillera une éolienne et un autre qui représentera la région pour le volet des retombées économiques du projet.”
Le comité de liaison se rencontrera à raison de quatre ou cinq fois par année et le compte-rendu de leurs rencontres sera rendu public sur le site web de TES Canada. “C’est une autre façon qu’on a d’écouter les gens, la population, les parties prenantes, puis d’ajuster le projet”, a souligné Éric Gauthier.
Mise en ligne le 29 septembre sur le site www.projetmauricie.ca, la plateforme de consultation permet aux visiteurs de connaître l’emplacement exact des éoliennes en date d’aujourd’hui, de se livrer à des simulations visuelles permettant de se positionner à différents points de vue vis-à-vis les éoliennes et enfin, de poser des questions ou livrer leurs commentaires relatifs au projet.
“Les gens peuvent publier leur commentaire sur chaque infrastructure, les éoliennes, les réseaux connecteurs et les chemins d’accès. Et nous, si on vient qu’à changer l’emplacement d’une éolienne en cours de projet, le changement sera aussi fait sur la plateforme.”
Malgré ces deux nouveautés, Éric Gauthier est bien conscient que TES Canada devra sans doute composer à partir du 2 novembre avec de nouveaux élus municipaux issus des rangs des opposants. “On va travailler avec les gens en place, mais on est convaincu qu’avec un comité de liaison qui va nous permettre d’améliorer le projet, on va faire en sorte de mieux communiquer avec ces gens-là, de prendre un peu de recul et de réaliser que le projet dans son ensemble est bénéfique pour le Québec.”
Le directeur général de TES Canada rappelle toutefois qu’en dépit de résolution adoptée par trois conseils municipaux (Saint-Prosper, Saint-Stanislas et Sainte-Anne-de-la-Pérade) officialisant leur opposition au projet, il comptait continuer à aller de l’avant en s’assurant de déposer un projet qui respecterait la règlementation mise en place par les élus des MRC de Mékinac et des Chenaux.
“C’est un parc éolien, pas un site d’enfouissement de déchets nucléaires qu’on veut implanter. Nous sommes dans le connu. Il y a 44 parcs éoliens au Québec en opération et Hydro-Québec compte en mettre 10 000 mégawatts de plus en service. Nous sommes dans une énergie renouvelable normée. Alors, on est convaincus que le projet, si on fait bien les choses, ça va être à l’écoute de la population, puis on adapte là où ça accroche. On va être capable d’avoir un projet qui va faire du sens. Il nous reste encore presque un an à travailler le projet, puis à l’améliorer”, a-t-il conclu.
Composition du comité de liaison
MRC de Mékinac et MRC des Chenaux
Ville de Shawinigan
Chambre de commerce de Shawinigan et Mékinac
Conseil régional de l’environnement Mauricie
Tourisme Mauricie
UPA Mauricie
Vallée de la transition énergétique
Premières nations
4 citoyens (2 opposants et 2 favorables)
Organisme communautaire (à venir)
