«On s’attend à voir beaucoup de nouveaux adeptes dans les sentiers» – Michel Lebrun

MOTONEIGE. Tout au long de l’année 2020, la population québécoise s’est tournée vers des activités de plein air en lien avec les restrictions de la pratique de nombreux sports.

L’été dernier, les marchands de vélos, de sports nautiques et les campings ont connu une forte hausse. À la lumière des ventes et des locations au cours des derniers mois, l’industrie de la motoneige connaîtra elle-aussi une hausse de nouveaux adeptes. Comment les clubs de notre région voient-ils la saison qui approche?

Avec la prévente des cartes de membres au Club de Moto-neige de la Mauricie, le président Michel Lebrun note une légère baisse comparativement à l’an passé. Pour la prochaine saison, 1235 droits d’accès ont été délivrés, comparativement à 1497 pour la même période l’an passé.

«On se prépare comme si c’était une saison normale, mais ça sera différent c’est certain, souligne M. Lebrun. Le gros changement sera pour les relais qui seront fermés ou qu’il y aura seulement un service de take-out.»

Les commerces de motoneiges font des affaires d’or cette année. «On s’attend à voir beaucoup de nouveaux adeptes dans les sentiers, poursuit M. Lebrun. On va tenter d’augmenter le nombre de patrouilles. Ils tenteront de se poster à des endroits stratégiques qui peuvent être dangereux pour les gens moins expérimentés. On augmentera le nombre d’heures de surfaçage pour améliorer la qualité des sentiers. C’est certain que ça a un impact, et on s’attend à une grosse année.»

M. Lebrun indique que le Club du comté de Champlain et le Club Armony se sont associés pour demander à la ministre du Tourisme Caroline Proulx de définir les notions de refuge, de relais et de lunch.

«Par exemple, le Relais de la station peut vendre un repas pour emporter, mais il n’a pas le droit de le vendre à l’intérieur. En tant que tel que ton lunch vienne d’un sac à dos, du dépanneur du coin ou d’un restaurant, c’est un lunch! Mais si c’est un lunch de sandwichs, il y a des grosses chances que ça devienne un sandwich à la crème glacée! Finalement on n’a eu aucun retour», ajoute le président.

Le club ne possédait pas de refuge, et comme plusieurs endroits seront fermés, le club a pris la décision d’en construire un à la limite des sentiers du club et celui de La Tuque (Doheny). «Le refuge servira d’endroit pour se réchauffer et comme lieu en cas d’urgence. On va installer des toilettes chimiques chauffées aussi, à l’entrée de la Zec Tawachiche et à Saint-Joseph-de-Mékinac. Ça occasionne des coûts, mais certains commanditaires ont répondu à notre appel.»

Le club de la Mauricie a aussi réservé une roulotte de chantier qui servira de refuge. Elle sera installée à l’entrée de la Zec Tawachiche. «Les gens pourront apporter leur lunch pour manger à cet endroit. Ça va nous coûter 4000$ pour trois mois, mais on se doit de desservir nos membres», indique M. Lebrun.

Des affiches pour indiquer les consignes seront installées à chacun des refuges.

Le président rappelle aux motoneigistes de respecter les sentiers puisque les négociations des droits de passage sur des terres privées sont un défi chaque année. «Les gens ne sont pas conscients de toute l’énergie qu’on met pour négocier les droits de passage. Alors c’est encore plus difficile quand les gens sortent des sentiers de conserver nos droits de passage.»

Club Moto-Neige du comté de Champlain

Comment le président Normand Drolet du Club Moto-Neige du comté de Champlain appréhende-t-il la saison qui s’en vient? «Avec tout ce qui se passe, on ne sait pas comment ça va virer. La Fédération québécoise de motoneige nous a demandé de tracer tous nos sentiers, pour ne pas que les gens se promènent partout et qu’on perde nos droits de passage. Le problème c’est les relais pour se réchauffer. Notre club n’a pas de refuge, mais il y a des coûts et on ne pense pas monter un refuge. Il faudra en discuter ensemble. Si on fait un refuge, on va voir après les Fêtes parce que rien n’est gelé encore,»

M. Drolet affirme que la vente de droit d’accès a débuté en trombe, mais qu’il y a eu un ralentissement au cours des derniers jours.

Est-ce que le président s’attend à voir plusieurs nouveaux adeptes dans les sentiers cet hiver? «Ça va avoir un impact. Les machines sont encore plus performantes aujourd’hui. C’est sûr que certaines personnes vont faire le saut. On ne sait pas combien de nouveaux seront dans les sentiers. On a une dizaine de patrouilleurs, et avec les patrouilleurs de la fédération, on va faire plus de sensibilisation.»