Le premier hydromel conçu en Mauricie

HÉROUXVILLE.  Ferme Apicole Mékinac lancera à la fin de la saison estivale le tout premier hydromel conçu en Mauricie.

Ce nouveau produit d’appel dans l’offre agrotouristique régionale est une initiative de Dany Berthiaume,  l’un des actionnaires de la Ferme Apicole Mékinac fondée par son beau-père Denis Gauthier à Hérouxville.

« Un apiculteur nous en avait fait goûter il y a deux ans et on a accroché tout de suite. Ça fait près de dix-huit mois qu’on travaille sur le projet », souligne le brasseur qui a terminé avec succès une formation sur la Production artisanale de boissons alcooliques offerte par l’Institut de technologie agroalimentaire.

Pour cette première expérience, Ferme Apicole Mékinac s’est aussi adjoint une firme spécialisée qui vient superviser la qualité du produit à toutes les étapes. À terme, des échantillons seront envoyés au MAPAQ qui déterminera les taux d’alcool et de sucre pour chacune des cuvées.

Les premières préparations ont été mises en cuve à la fin mars et il faut compter entre trois et quatre mois de fermentation pour obtenir le taux d’alcool désiré. Avec les cinq cuves de 200 litres dont elle dispose présentement, Ferme Apicole Mékinac prévoit produire environ 1400 bouteilles de 500 ml pour sa première cuvée d’hydromel.

Une des premières boissons alcoolisées consommées par l’homme, l’hydromel est obtenu par la fermentation de l’eau avec du miel. À Hérouxville par exemple, environ 160 litres d’eau et une quarantaine de kg de miel ont été versés dans chaque cuve de 200 litres. « Plus tu mets du miel, plus c’est alcoolisé. Ça se déguste comme un digestif », indique Dany Berthiaume.

Hydromel Mikinac

Hydromel Mikinac – Mékinac orthographié dans la tradition des Algonquins – arborera une étiquette noir et blanc représentant une tortue (mikinac) dont la carapace est recouverte d’une alvéole et d’une abeille. En y ajoutant des petits fruits, tous récoltés dans la région ou  ailleurs au Québec, cette première cuvée 2022 sera déclinée en quatre arômes: camerises, framboises-bleuets, pommes-poires et sarrasin.  « La camerise va donner une couleur bourgogne tandis qu’avec le sarrasin, ça va être plus fort et plus corsé », souligne le brasseur.

D’ailleurs, il se servira de la préparation avec le sarrasin pour faire une double fermentation, ce qui donnera un hydromel apparenté au porto. « Après la première fermentation, on rajoute du miel et de la levure et on referme ça trois mois supplémentaires. On obtient un alcool à 18 ou 19% contre 8 à 12% pour l’hydromel régulier », précise Dany Berthiaume.

L’hydromel demeure une boisson encore peu fabriquée au Québec. En consultant le site de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec (RACJQ), on constate que seulement 25 permis ont été attribués pour l’ensemble de la province. Ferme Apicole Mékinac étant la première exploitation en Mauricie, l’autre plus près étant la Ferme La Butineuse à Bécancour.

Dans un premier temps, Hydromel Mikinac sera vendu sur place, mais aussi dans des fêtes médiévales – où cette boisson était populaire auprès des guerriers du  Moyen-Âge et les Vikings – festivals et exposition agroalimentaire.

Si le produit reçoit un bon accueil, Ferme Apicole Mékinac entrevoit augmenter sa capacité de production en installant des cuves de 600 litres. L’obtention d’un permis d’alcool et l’aménagement d’une terrasse extérieure permettrait alors d’en consommer sur place.

Entretemps, dès que le premier embouteillage sera terminé, Dany Berthiaume prévoit repartir une nouvelle cuvée dès le début de l’automne. « L’hydromel est un alcool qui gagne en goût en vieillissant. Je veux me faire un inventaire pour faire vieillir, certain même dans des barils de chêne », conclut-il.