Le ministère de l’Environnement pourrait collaborer avec l’association citoyenne et le conseil municipal

Batiscan La première rencontre entre le conseil municipal et l’Association pour l’accessibilité citoyenne de la plage de Batiscan, qui avait été reportée, a finalement eu lieu ce lundi 25 septembre. Lors d’une prochaine rencontre de discussion, d’autres intervenants pourraient prendre place autour de la table: des représentants du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Le maire de Batiscan, Christian Fortin, et la porte-parole de l’association, Ani Müller, s’entendent pour dire que les prochaines démarches devront être basées sur des faits. C’est dans cette optique que le ministère de l’Environnement viendrait les aider à établir la ligne entre ce qui est public et ce qui est privé.

« Le conseil veut qu’on s’assoie avec le ministère pour préciser la limite de la grève et expliquer c’est où les limites des hautes eaux, puis le montrer aux riverains », explique Mme Müller.

« On va faire une demande, précise le maire Fortin. On a souhaité qu’il y ait une rencontre avec le domaine hydrique de l’état parce que c’est un dossier qui a beaucoup d’interprétation. Je pense que c’est important que tout le monde ait les bonnes informations dans un souci d’harmonie dans notre communauté. On veut s’assurer que tous les citoyens aient la quiétude dans leur propriété peu importe où ils demeurent. »

La municipalité de Batiscan souhaiterait procéder par étapes pour ne pas brusquer les propriétaires riverains, selon Ani Müller.

« Il faut y aller graduellement. On ne pourra pas dire: « Demain on ouvre la plage ». Il faut que la municipalité avertisse tous les riverains puis il faut qu’on avertisse aussi les usagers de la plage pour qu’il n’y ait pas de manque de respect. Il va falloir qu’on émette des règles claires puis que les riverains acceptent cette réalité-là, d’accepter des gens, parce que c’est un lieu public. »

« Oui, on veut avancer, mais toujours dans une optique de prudence et de faire les choses correctement, relativise Christian Fortin. On va vérifier les éléments qu’on doit vérifier. C’est sûr qu’on ne veut pas revenir à un climat de confrontation comme on a déjà connu dans le passé. C’est un sujet qui a énormément divisé la communauté de Batiscan. »

Rappelons qu’en 2015, 55% de la population avait rejeté par voie de référendum le projet de parc Éco-nature qui s’étendait du quai municipal jusqu’au pont de la rivière Batiscan.

Le risque de poursuites de la part de propriétaires riverains demeure une des préoccupations de la municipalité de Batiscan.

« Le quai nous appartient mais pour le terrain on est locataire du domaine hydrique de l’état, souligne le maire. Il faut valider tout ça parce qu’effectivement si on créé préjudice à des voisins, la municipalité pourrait être vulnérable à des poursuites judiciaires. Il faut être prudent. »

« Ils n’ont n’a pas envie d’avoir des riverains qui les emmènent en cour, mentionne Ani Müller. C’est aussi d’arrêter de vendre des terres en disant que c’est une place privée, c’est faux. Si des agents immobiliers disent ça, ils viennent complètement détruire la vision du riverain. Je les comprends d’être fâchés. »

Par ailleurs, la porte-parole de l’association rapporte que la rencontre avec les élus et le directeur général s’est déroulée dans un sain climat d’écoute et de recherche de solutions des deux côtés de la table.

« Je pense qu’ils avaient aussi hâte de nous rencontrer que nous on avait hâte de les rencontrer. On est toute une équipe puis ils ont bien vu qu’il y a autant des riverains que des citoyens avec nous. J’étais contente parce que tout le monde a parlé, tous les élus ont parlé, ont émis leur opinion. Je ne peux pas dire que tout le monde est d’accord, mais c’est important de dire nos craintes et d’en débattre. »

Le maire a lui aussi apprécié cette première discussion formelle avec l’association.

« On a pu échanger sur ce dossier qui est complexe, mais quand même, on a pu écouter qu’est-ce qu’ils avaient à dire. C’est une rencontre intéressante. »

La plage accessible dès l’été prochain?

Les discussions se poursuivront au cours des prochains mois entre la municipalité de Batiscan et l’Association pour l’accessibilité citoyenne de la plage. Le comité a-t-il espoir que la population pourra profiter de la plage l’été prochain?

« D’après moi, oui, espère Ani Müller. On a l’espoir que le plus rapidement possible ça se fasse, parce que les gens veulent retrouver le bonheur qu’ils ont vécu dans leur enfance. »

Le maire Fortin se montre moins précipité face à un tel échéancier.

« Je n’ose pas me prononcer là-dessus. Je pense qu’il faut y aller par étapes. Ce qu’on veut, c’est que ça se passe dans le calme. Il faut laisser retomber la poussière. Il y a eu des tensions dans les dernières semaines. Aussi, il faut se rappeler que le domaine hydrique de l’état c’est quelque chose qui est géré par le ministère de l’Environnement. La municipalité n’est pas l’unique porteur dans ce dossier-là. »

D’ici là, plusieurs détails restent à régler, mais la collaboration entre l’association et la municipalité pourrait faire une différence.

« Le fait qu’on soit là, ils sont contents, parce qu’ils vont pouvoir s’appuyer sur une équipe qui va les aider à avancer, estime Ani Müller. Il faut encadrer l’accès. C’est sûr que s’il n’y a pas d’accès, les gens vont passer sur les terrains, entre deux maisons, ce n’est pas respectueux. S’il y a vraiment un accès, tu te stationnes puis tu t’en vas à la plage. Il faut que les toilettes et les poubelles soient proches. »

Malgré la bonne entente qui semble régner pendant les discussions, des membres de l’association se présenteront à la prochaine séance publique du conseil, lundi prochain 2 octobre.

« Je trouve ça important d’y aller, de voir l’évolution, confie la porte-parole. Ça nous concerne. On va essayer le plus possible que les gens soient conscients qu’on est en médiation avec la municipalité. On va espérer qu’il va y avoir moins de tensions. »