Le Bloc met en garde contre un gouvernement libéral trop fort
ÉLECTIONS. À moins de trois jours du scrutin, le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, était à Shawinigan vendredi matin flanqué de deux de ses trois candidats en Mauricie : Thierry Bilodeau (Saint-Maurice – Champlain) et Yves Perron (Berthier – Maskinongé).
Après son allocution d’entrée qui a rappelé l’importance historique de Shawinigan au niveau de l’hydroélectricité au Québec, le leader bloquiste a été longuement interrogé par les journalistes sur l’appui tardif du chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre-Plamondon, à son endroit. Dans une déclaration publique jeudi, le chef péquiste mettait en garde les Québécois d’accorder un mandat trop fort aux libéraux de Mark Carney.
« Paul St-Pierre Plamondon dit, à sa façon, la même affaire que moi, a réagi Yves-François Blanchet. On ne peut pas faire confiance à une perspective québécoise de ce gouvernement de façon apaisante. L’appui de Paul St-Pierre-Plamondon, pour le moment, il est antérieur même au début de la campagne, dans des publications notamment. Tous les militants du Bloc sont aussi des militants du Parti québécois. Les militants du Parti québécois sont des militants du Bloc. Il n’y a rien de nouveau là-dedans », a-t-il poursuivi, réfutant tout différend entre les deux hommes.
Le chef du BQ a repris sa nouvelle stratégie de campagne voulant que le sort en était jeté et que les libéraux fédéraux seraient de nouveau portés au pouvoir lundi. « Il y a la nécessité d’accepter le fait que le Canada va, de toute évidence, désigner M. Carney comme étant le premier ministre du Canada. Malheureusement, on en fait encore partie. Maintenant, il faut regarder le risque que ça pose. Ça va évidemment des enjeux de l’identité française, la laïcité, l’immigration. Ça va de la méconnaissance de ce que sont ses actifs, sa vision sur les paradis fiscaux, le fait qu’il ne dit pas toujours la vérité. Le fait que son fonds vert investit dans le pétrole. Il y a de sérieuses zones de doute avec M. Carney », a lancé Yves-François Blanchet en invitant les Québécois à éviter de donner un mandat trop fort aux libéraux.
Le leader bloquiste a aussi profité de sa présence à Shawinigan pour lancer une flèche au député de Saint-Maurice – Champlain. « Si je suis ici aujourd’hui, c’est aussi pour le symbole de la nomination un peu bidon de M. Champagne comme ministre des Finances. Je vous invite à aller voir les débats de François-Philippe Champagne avec Jean-Denis Garon (porte-parole du BQ en matière de Revenu national et de Finance durable). Mais c’est d’un spectaculaire. Je ne sais pas comment dire autrement qu’il se fait ramasser. Si c’est ça la vision économique d’un gouvernement libéral, j’espère qu’il y aura des députés bloquistes et un Jean-Denis Garon pour essayer de tenir la bride un peu et de travailler un peu comme du monde. Parce que pour l’instant, on est dans un cadre financier fantaisiste. On est dans la pensée magique. On est dans une non-stratégie de négociation et dans des prétentions qui s’avèrent inexactes », a-t-il conclu avant de reprendre la route en direction de Trois-Rivières où le BQ tentera de conserver son siège même si son candidat, le député sortant René Villemure, ne peut faire campagne en raison de son état de santé.