L’âme torréfiée de Saint-Tite
SAINT-TITE. Dans sa brûlerie de Saint-Tite où flottent les arômes de café fraîchement moulu, Nathalie Magny propose un matcha glacé aux notes de vanille et d’amande à un nouveau client. Avec une simplicité chaleureuse, l’artisane torréfactrice partage sa passion et dévoile l’univers des saveurs qu’elle élabore jour après jour.
“C’est normal qu’au début, ça goûte un peu le gazon! ” lance-t-elle en riant à propos du matcha. Mais très vite, la texture onctueuse, la douceur de l’avoine et les notes sucrées s’imposent. “C’est une énergie plus constante que le café”, précise l’entrepreneure originaire de Sainte-Thècle.
Depuis maintenant dix ans, la brûlerie Mékinoise fait partie intégrante du paysage agroalimentaire régional. Forte de cette décennie d’expérience, Nathalie a su tisser des liens solides avec d’autres artisans d’ici, notamment avec la Brasserie À la Fût, avec qui elle collabore régulièrement pour des événements et créations communes.
Pour Nathalie, ces collaborations sont bien plus qu’une stratégie commerciale : elles sont le cœur du développement local. “C’est tendance en entrepreneuriat de parler de maillage, mais en réalité, ça se passe vraiment sur le terrain, entre humains.”
Parmi ses partenaires de choix, on compte la boulangerie locale Le Fer à Pain, la maison Belle à Croquer, reconnue pour ses produits gourmands et artisanaux, ainsi que le Café Aux Cinq Sœurs, qui sert certains de ses mélanges exclusifs.
“Ces collaborations nourrissent la région, elles créent une dynamique où chaque entreprise apporte sa couleur et son savoir-faire”, affirme l’artisane.

(Photo Émil Lavoie)
Une infusion de culture
Quand elle a découvert le matcha, Nathalie a voulu en savoir plus. Ce désir l’a conduite avec sa fille au Japon, à la rencontre des producteurs de ce thé traditionnel.
Ce voyage leur a permis de mieux comprendre les subtilités de cette poudre verte et de ramener un savoir-faire précieux. “On a capoté là-bas. C’était la première fois qu’on allait vraiment au Japon. Maintenant, ma fille veut aller étudier à Tokyo”, s’exclame-t-elle.
Sur les étagères de la brûlerie, des photos racontent ce voyage gustatif, témoignant de la passion et de la curiosité qui nourrissent ses créations.
Un marché à échelle humaine
Au-delà de sa boutique, Nathalie est aussi active au marché public de Saint-Tite, qu’elle contribue à faire revivre. Chaque deux semaines, sur un terrain acquis par la Ville, des producteurs se rassemblent dans les cabanes western du Festival western.
“L’idée, c’est de créer un perron d’église moderne. Un lieu de communauté”, explique la torréfactrice.
Pour ces occasions, un producteur invité propose un plat cuisiné à prix modique. “Burger local, pizza artisanale, barbecue de la ferme Galyco, énumère Natalie. On veut que les gens découvrent les produits en les goûtant, pas juste en les achetant.”
