Trois-Rives: la nouvelle destination des grimpeurs au Québec

TROIS-RIVES. Longtemps reluqué par les escaladeurs qui empruntaient la route 155, un cap de montagne située à la hauteur de Grande-Anse, à Trois-Rives, sera accessible à compter de cet été grâce à deux jeunes passionnés de la discipline.  

Amélie Vertefeuille et son conjoint Patrick Brouillard ont acquis en août dernier une résidence sur le bord de la route 155 dont l’arrière-cour est agrémentée d’un cap de 70 mètres de hauteur par 400 mètres de largeur. Un véritable jouet grandeur nature pour ce couple de grimpeurs qui donne des formations en Mauricie mais aussi à Québec, Charlevoix et dans le Bas-Saint-Laurent.

« C’est un endroit que les escaladeurs connaissaient mais l’ancien propriétaire de la maison n’y donnait pas accès pour une question d’assurances mais aussi pour ne pas avoir de monde dans sa cour », explique Amélie Vertefeuille, vice-présidente du Club d’escalade et de montagne de la Mauricie (CEMM).

La solution est maintenant trouvée puisque les nouveaux propriétaires veulent en faire une destination de choix pour les grimpeurs qui seraient environ 90 000 au Québec. « C’est un sport en plein essor, poursuit la Trifluvienne. C’est une discipline qui sera présentée pour la première fois aux Jeux olympiques de Tokyo cet été. Ça devrait contribuer encore plus à sa popularité. »

La montagne ne fait pas partie de la propriété acquise par le jeune couple mais son propriétaire, un résident de La Tuque, a signé un protocole d’entente avec la Fédération québécoise d’escalade et de montagne (FQEM) qui gère l’ensemble des sites dans la province. « Ça veut dire que la fédération fournit les assurances et que le propriétaire est protégé quoiqu’il arrive. »

Au cours des deux dernières fins de semaine, une soixantaine de bénévoles sont venus participer à une corvée afin de préparer le site en prévision de la saison inaugurale prévue pour le 19 juin. « Il faut aménager des sentiers pour se rendre au pied de la montagne. Puis, il faut préparer la paroi, c’est-à-dire nettoyer chaque prise d’escalade avec une brosse d’acier. Et quand une roche n’est pas bien fixée, il faut la faire tomber. »

Amélie Vertefeuille et Patrick Brouillard donnent des formations d’escalade un peu partout au Québec.

De très facile à très difficile

Le cap de montagne de la route 155 offrira une centaine de voies aux grimpeurs, de niveau très facile à très difficile. « Ça sera majeur comme site. Dans la région, il y a une seulement une petite paroi d’une dizaine de mètres au Parc de l’Île-Melville à Shawinigan et une autre de près de 30 mètres au Parc récréoforestier à Saint-Mathieu-du-Parc. »

D’une hauteur d’environ 70 mètres, un autre site d’escalade se trouve dans la ZEC Tawachiche, à Lac-aux-Sables, mais son accès reste difficile, puisque seulement atteignable en canot.

Pour gérer le site, Amélie Vertefeuille et son conjoint ont fondé l’entreprise Passion Escalade. « On va transformer notre maison en gîte avec trois chambres à la disposition des grimpeurs. Puis, on va aménager un camping d’une dizaine de places. Les visiteurs vont avoir accès à la falaise en moins d’une minute », termine-t-elle fièrement.