Elle aide les gens à se relever… depuis 30 ans

SAINT-STANISLAS. Le 4 décembre dernier marquait le 30e anniversaire professionnel de Line Bédard au sein de l’équipe de la Maison de transition de la Batiscan. Nommée directrice de l’endroit en 2013, elle y œuvre depuis l’ouverture en 1991. 

La Maison de transition de la Batiscan est une ressource d’hébergement offrant un programme de thérapie adapté à une clientèle composant avec des problématiques de dépendance et de santé mentale. Au fil des ans, Mme Bédard a contribué à sa façon à la réussite de dizaines de personnes qui ont été de passage à cette maison située au cœur de la municipalité de Saint-Stanislas.

« C’est l’être humain qui fait que j’aime mon travail, c’est ma relation avec les autres, confie-t-elle. Il y en a qui ont des histoires de vie pas possible et qui viennent à bout de passer au travers. C’est incroyable de voir la force qu’ils vont puiser en eux. On est témoin de belles réussites. »

Récemment, cette dernière a reçu l’appel d’une femme qui a été hébergée à la Maison à quelques reprises il y a plusieurs années. « Elle m’a appelée pour me dire qu’elle allait bien, raconte M. Bédard. Elle a un chemin de vie particulier, très difficile. Elle est partie depuis cinq ans et elle n’a pas consommé depuis. Son appel a fait ma journée, ma semaine et même mon mois! »

Chaque année, la Maison de transition de la Batiscan héberge une cinquantaine de personnes provenant des quatre coins du Québec, allant de Montréal à Gaspé en passant par Sept-Îles.

« Souvent, les gens restent de trois à quatre mois, indique Mme Bédard. Ça peut être plus long. Ça dépend toujours de l’objectif qu’ils se sont fixé en arrivant ici. Neuf personnes peuvent être hébergées sur place. Les intervenants font des rencontres individuelles chaque semaine avec eux pour définir des objectifs. On y va avec ce qu’ils veulent travailler. »

« C’est toujours sur une base volontaire, renchérit-elle. Même si c’est à la demande du juge, on considère que c’est leur choix. Ils peuvent venir ici ou aller en prison. Ils font leur choix. On n’est pas tenu de garder quelqu’un ici. Ça prend de la volonté, de la motivation. Il faut que la personne assiste à tous les ateliers. »

La force de l’équipe

On compte présentement 12 employés à la Maison de transition de la Batiscan, dont trois intervenantes à temps plein. Quelques employés y sont même depuis un bon nombre d’années.

« L’équipe, c’est une partie importante de mon travail, souligne la directrice de l’établissement. On a tous à coeur la Maison et on rame tous dans la même direction. C’est motivant. J’aime mon travail, ce n’est même pas difficile de me lever pour venir travailler quand on est si bien entouré. Travailler dans un organisme communautaire, c’est faire de grandes choses avec peu de moyens. Et on a vraiment une belle équipe pour ça. »

D’ailleurs, elle estime que si elle est à la tête de l’organisme depuis tant d’années, c’est grâce à ses prédécesseurs. « Si je suis là, c’est parce que j’ai appris des meilleurs. Gilles Mayrand, le premier directeur de la Maison, a été un très grand mentor. Ensuite, il y a eu Henri-Georges Sévigny, qui a lui aussi été un directeur extraordinaire. Je ne pouvais pas avoir mieux comme mentors pour travailler auprès de cette clientèle, qui n’est pas toujours facile », conclut-elle.