De projet étudiant à entreprise en démarrage
SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE. Nicolas Frohlich, Elysanne Tremblay et Eve Laurin se sont rencontrés alors qu’ils étaient aux études, à l’Institut national d’agriculture biologique (INAB) de Victoriaville. Ensemble, ils ont bâti un projet d’affaires étudiant de verger et de pépinière qui s’est poursuivi au-delà de leurs études, le Verger pépinière des Chenaux. Un petit nouveau, Dominic Chalifour, vient également de joindre l’aventure.
L’entreprise a pour l’instant trois volets, soit celui de pépinière d’arbres fruitiers, de verger et de fleurs en autocueillette, un volet ajouté à la dernière minute. C’est d’ailleurs présentement la saison pour aller se confectionner son bouquet de fleurs à petit prix, et ce, jusqu’à la fin du mois de septembre. Une douzaine de variétés sont disponibles à la cueillette, dont des zinnias, des tournesols et des glaïeuls. Des vivaces pourraient être implantées pour faciliter le travail dans les prochaines années.
“J’avais travaillé chez un fleuriste et j’avais fait un stage sur une ferme florale, alors même si les fleurs n’étaient pas dans notre projet initial, c’était quelque chose que j’avais toujours souhaité faire, raconte Nicolas. Je me suis dit que ce serait une activité intéressante pour nous faire connaitre et créer des liens avec la clientèle. J’aime vraiment ça voir les familles interagir avec la nature.” Les gens peuvent également pique-niquer au Verger pépinière des Chenaux et profiter d’un moment de détente.
L’entreprise vend également des arbres fruitiers en ligne durant l’hiver, que ce soient des pommiers, mûriers, framboisiers et, éventuellement, poiriers, pruniers et, peut-être, du cassis. Impossible de déterminer combien d’arbres seront disponibles, car pour l’instant, le plus gros défi des propriétaires, c’est le temps, car ils occupent tous déjà un autre emploi. “On y va avec notre capacité de production!, lance Nicolas. Présentement, au champ, on en a à peu près 4000”.
Finalement, les propriétaires planteront un verger diversifié pour l’autocueillette sur leurs terres de Sainte-Anne-de-la-Pérade : camerises, bleuets, pommes, poires. Dans environ quatre ans, le Verger pépinière des Chenaux pourra recevoir les cueilleurs tout au long de la belle saison sur 2,5 hectares.

(Photo courtoisie – Verger pépinière des Chenaux)
Partager une passion et une vision
La force de l’équipe du Verger pépinière des Chenaux, c’est la complémentarité de chacun. Alors qu’Ève s’occupe de la gestion, de l’administration et de la comptabilité, Elysanne et Nicolas sont surtout sur le terrain à s’occuper de leur projet, respectivement de pépinière et de verger diversifié. “On a chacun nos champs d’intérêt, alors on ne se pile pas sur les pieds, et il y a une confiance qui se bâtit étant donné qu’on a une bonne communication”, explique Ève.
“Dans le contexte actuel de l’achat de terre et de la difficulté de rentabiliser une entreprise agricole, on a décidé de mettre en commun ces deux projets et de former une équipe à trois”, précise Ève. Leur choix s’est arrêté sur Sainte-Anne-de-la-Pérade. “On cherchait un site. L’enjeu, c’est que les terres ne sont plus achetables. C’est une réalité qui est présente, alors on regardait peut-être pour louer, explique Ève. On avait établi un périmètre de recherche qui répondait aux besoins de tout le monde.” C’est grâce aux terres de l’incubateur agricole Les Terres du Possible que le projet d’entreprise a pu être lancé. “Au départ, on se disait peut-être qu’on allait démarrer ici et déménager ailleurs par la suite, mais est tombé en amour avec la région”, ajoute Nicolas.
Aucun des propriétaires ne vient du coin. Nicolas est à Trois-Rivières et fait la route chaque jour, Elysanne demeure à Saint-Casimir, et Ève, à Drummondville. Dominic, qui vient de joindre l’équipe, souhaite volontiers quitter la Montérégie pour s’installer plus près du verger pépinière. “Il y a moyen de trouver son bonheur ici, je pense, à la campagne”, croit Elysanne.
Dominic a aussi étudié à l’INAB et avait un petit projet semblable d’arbres fruitiers avec des amis, mais qui n’était pas aussi concret. “Je voulais joindre un projet qui a une vision et un air d’aller, avec des gens qui sont le fun!”, dit Dominic.
Après une première année d’activité, le plus grand défi de l’équipe, c’est le temps. “Travaillant tous à l’extérieur, on n’a pas tout le temps qu’on aimerait pouvoir consacrer. Il y a des choix à faire”, indique Ève. “C’est d’accepter qu’il n’y a rien de parfait”, ajoute Nicolas. “On priorise la santé des plans”, conclut Elysanne.
