Classe de maître avec la ministre de la Justice

LOI. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut bénéficier d’une formation vulgarisée sur le système judiciaire québécois donnée par la ministre de la Justice en personne.   

C’est le privilège auquel a eu droit le 12 décembre une soixantaine d’élèves de cinquième secondaire de Paul-Le Jeune.  De passage à Saint-Tite, Sonia Lebel s’est transformée le temps d’une heure en enseignante pour animer un atelier d’Éducaloi.

Très à l’aise à communiquer et établir un contact avec l’assistance, la députée de Champlain a abordé une foule de sujets sur lesquels elle prenait les élèves à témoin. À une étudiante argumentant que les membres de la direction peuvent fouiller une case sans motif valable car elles sont la propriété de l’école et un autre prétendant le contraire car son contenu était la propriété de l’élève, Sonia Lebel intervient: «Ok, je vais vous challenger maintenant!».

À partir de quel âge peut-on être conduit devant un tribunal? Une intimidation proférée sur Facebook avec un pseudonyme est-elle moins grave qu’une menace lancée en personne? Est-ce qu’un même crime commis par deux personnes différentes sera toujours sanctionné de la même façon? Munis d’un carton, les étudiants sont invités à donner leur opinion: côté rouge pour NON; côté vert pour OUI.

Les avis sont souvent partagés et en bonne pédagogue, l’ex-procureure de la Commission Charbonneau relance les uns et les autres avant finalement de divulguer ce que dit la loi sur le sujet. «C’est l’avocate qui était ici ce matin», confie Sonia Lebel à L’Hebdo au terme de l’exercice.

La ministre de la Justice se dit toujours agréablement surprise de degré de connaissance juridique des étudiants qu’elle croise. «L’instinct des jeunes est très bon. Ils savent faire la différence entre la loi et la morale. Il n’y a pas de mauvaises réponses à mes questions. Ça me donne l’occasion aussi d’expliquer comment se forme les lois», poursuit la députée de Champlain qui aime distiller la réflexion dans l’esprit des étudiants dans ce genre d’exercice.

Bien au fait de l’omniprésence des réseaux sociaux chez les jeunes d’aujourd’hui, Sonia Lebel se permet un conseil. «Sur Internet, tout est plus facile. On réfléchit moins et on fait quelquefois des choses qu’on ne dirait pas en personne. On met ensuite le téléphone dans notre poche et on n’y pense plus. Soyez sensible à ce que vous écrivez, car vous pouvez être tenu responsable», conclut la ministre dont l’atelier était présenté dans le cadre de la Semaine de l’éducation juridique.