Pont des Piles: 22 000 tonnes de béton à concasser
TRANSPORT. Un spectaculaire chantier s’est mis en branle cette semaine alors que la démolition de l’ancien pont des Piles sur la route 155 a débuté, une opération qui s’étirera jusqu’à la fin de l’année 2025.
Le ministère des Transports du Québec (MTQ) avait invité le 11 septembre la presse régionale pour assister au début des travaux à partir du nouveau pont qui surplombe l’ancien. “Dans le fond, on démolit le pont de la façon inverse dont il a été construit. La construction a débuté à partir des rives pour se rejoindre au centre, une construction par encorbellement qu’on appelle, et nous, on le démoli en commençant par le centre en allant jusqu’aux rives”, explique Jean-François Baril, cochargé de projet au MTQ avec sa collègue Anne-Sophie Richard.
Avant de procéder à la démolition en tant que telle, il a fallu alléger la structure au maximum en retirant tout le pavage sur le pont, les côtés extérieurs, les dispositifs de retenue, etc. “Il a fallu aussi enlever toute l’armature qui avait été rajoutée en 1992 et qu’on a dû sectionner à différents endroits”, souligne Jean-François Baril.
En date du 11 septembre, l’ancien pont des Piles était déjà coupé en deux alors que la partie centrale avait été démolie par deux pelles mécaniques installées sur une immense barge sur la rivière Saint-Maurice.
Munie d’un long bras se terminant par un marteau-piqueur pour l’une, par une pince de démolition pour l’autre, la travée du pont est méthodiquement broyée, avec une seconde barge sous le pont qui recueille les débris qui tombent afin d’éviter qu’ils ne se retrouvent dans le lit de la rivière. Parallèlement, chacune des pelles mécaniques est équipée de jets d’eau qui sont directement propulsés à l’endroit où les bras s’activent afin de diminuer le niveau de poussière environnant.
Composés de béton précontraint et de tiges d’acier haute résistance, les débris recueillis sur la barge seront récupérés à 100%. “En fin de journée, la barge est amenée près de la rive et le contenu est chargé dans des camions. L’acier sera éventuellement fondu pour resservir tandis que le béton est concassé puis utilisé pour faire du terrassement sur chacune des rives”, poursuit le chargé de projet. Au total, ce sont plus de 22 000 tonnes de béton qui seront récupérées à la fin des opérations.
Entre son inauguration en 1978 et sa fermeture en urgence en février 2022, la partie centrale de l’ancien pont des Piles s’était affaissée de 40 centimètres, soit environ 16 pouces. L’installation des pylônes et des haubans avaient permis de le redresser d’environ 10 centimètres, mais surtout de le sécuriser pour permettre de nouveau la circulation automobile.
“C’était une solution temporaire le temps qu’on construise le nouveau pont, mais nous n’aurions pas pu garder ce système pour un 15 ou 20 ans par exemple”, indique Jean-François Baril. Remplis de béton à l’intérieur, ces quatre pylônes d’acier seront aussi récupérés de la même façon que la structure de l’ancien pont.
Pour terminer les travaux d’ici la fin de l’année, le chantier est ouvert 16 heures par jour, à compter de 6h le matin. C’est encore Pomerleau qui est responsable des travaux, mais la démolition en tant que telle a été confiée à une entreprise de Sherbrooke spécialisée en la matière, St-Pierre. Notons en terminant que pour l’instant, le nouveau pont conserve encore le nom de l’ancien, soit le pont des Piles.
