Une famille de Sainte-Thècle ouvre ses portes

SAINTE-THÈCLE. « Je veux vraiment que la guerre se termine le plus tôt possible et que l’Ukraine gagne. J’ai bon espoir pour notre peuple, nous sommes forts! » C’est en ces mots par une application de traduction que le jeune Ukrainien de 15 ans Hlib Naumov voit le conflit dans son pays depuis la maison familiale des Lavallée à Sainte-Thècle.

C’est grâce au hockey si Hlib a pu fuir son pays et venir au Québec. Il réside en famille d’accueil chez Pascal Lavallée et sa conjointe Heidi Travaillaud depuis le mois de juillet dernier.

En 2020, une équipe de hockey ukrainienne s’est déplacée au Québec pour disputer des rencontres en demeurant pendant 4 jours dans différentes familles en Mauricie. « J’avais hébergé l’entraîneur et un jeune joueur, et on est toujours resté en contact. Quand la guerre a été déclenchée, j’ai levé la main à l’entraîneur pour devenir une terre d’accueil », exprime Pascal Lavallée, entraîneur de l’équipe midget BB dans laquelle son fils Adrien et Hlib évoluent.

Quatre joueurs de l’équipe ukrainienne étaient intéressés : Ilya Marintsev qui a été accueilli à Shawinigan, Ivan qui se trouve en Abitibi avec le fils de Pascal et Heidi, Hlib, et Heorhii Haldin, qui est en attente d’obtenir son visa pour s’établir avec son ami dans la petite famille à Sainte-Thècle alors que la demande a été faite en novembre dernier.

« Nous sommes en attente depuis longtemps pour recevoir Heorhii, et c’est très long les démarches. On s’attend de le voir peut-être au printemps », indique Heidi.

La principale difficulté pour Hlib contrairement à son ami Ilya qui parle un excellent anglais, c’est la barrière de la langue comme il ne parle ni français ni anglais. C’est principalement par une application de traduction que Hlib, Adrien, Heidi et Pascal communiquent ensemble. L’adolescent suit des cours de francisation à l’école. « Il s’est amélioré depuis qu’il est arrivé. Aussi, le sport et le hockey ont leur langage universel », commente le fils de Pascal et Heidi, Adrien âgé de 16 ans. C’est avec les Condors de Saint-Louis-de-France en catégorie midget BB que les deux adolescents jouent au hockey.

Comme tous les Européens, Hlib doit s’adapter au style de jeu nord-américain ainsi qu’aux petites patinoires. « C’est plus difficile ici au Canada. »

Pascal affirme que Hlib est un ailier droit rapide et travaillant, doté d’un très bon lancer.

Le jeune homme détient un visa de travail autant pour aller à l’école Paul-Le Jeune que pour travailler le week-end à la Boulangerie Germain dont Pascal Lavallée est le propriétaire.

La famille Lavallée assume les coûts pour loger et nourrir Hlib, alors que les parents de ce dernier ont payé pour les frais pour l’école et le hockey. Le jeune Ukrainien restera assurément pour une autre année avec la famille Lavallée.

Pourquoi s’impliquer de cette façon? « Pourquoi pas! Ça s’est fait naturellement. », répond Heidi Travaillaud. « On se sent presque coupable de ne pas avoir pris aussi Heorhii au début. Ce sont des jeunes qui veulent aller à l’école et jouer au hockey. »

Depuis qu’il est en Mauricie, Hlib et Ilya se sont vus à quelques reprises. « Je suis très content quand je vois mes amis », exprime Hlib Naumov.

La guerre se déclenche

Comment le jeune de 15 ans a-t-il vécu le déclenchement de la guerre dans son pays en février dernier? C’est par son application de traduction qu’il répond à la question. Il demeurait à Kharkiv qui est à 40 kilomètres de la frontière avec la Russie.

« J’étais seul à la maison parce que mes parents étaient en Hongrie pour se reposer. Je ne voulais pas aller avec eux parce que j’avais des entraînements et du hockey. Je me suis réveillé à 4 heures et demie du matin à la suite de fortes explosions. Au début, je ne comprenais pas ce qui se passait. J’ai décidé de regarder ce qu’ils disaient à la télévision. Après avoir réalisé ce qui se passait, j’ai appelé mes parents. Ma grand-mère est venue me rejoindre et on était dans un abri antiaérien jusqu’à ce que mes parents arrivent. Mes parents sont arrivés après 4 jours de guerre, et nous sommes allés à Ternopil (dans l’est de l’Ukraine). »

Aujourd’hui, ses parents se trouvent en sécurité au Royaume-Uni.