Une autre maison attaquée par la mérule pleureuse

Une jeune famille de Hérouxville lance un appel à l’aide

CHAMPIGNON. Aux prises avec la mérule pleureuse qui a envahi leur maison, une jeune famille de Hérouxville vient de lancer une campagne de sociofinancement dans l’espoir de recueillir 50 000$ et obtenir du temps de corps de métiers de la construction.  

C’est en 2006 que Steve Frigon et Angie Garceau achètent une coquette maison centenaire située sur le rang Saint-Pierre. Le couple y investira en 2012 la somme de 80 000$ en rénovation et agrandissement. Parmi les travaux effectués: l’isolation à l’uréthane du vide sanitaire.

Une opération qui a sans doute déclenché l’activation de ce champignon dévastateur qui s’attaque au bois et qu’on surnomme le  »cancer du bâtiment ». «En faisant ça, nous avons recréé les facteurs favorables au développement de la mérule pleureuse», explique Steve Frigon.   La noirceur, l’humidité et l’absence de ventilation sont en effet des éléments qui favorisent la propagation de ce champignon.

Ce n’est qu’en janvier 2018 que le propriétaire prend conscience du phénomène, alerté par l’ondulation de son plancher de bois franc dans la cuisine. «Au début, je croyais qu’il y avait une fuite d’eau. Je suis allé dans le vide sanitaire et j’ai vu ce champignon de feutre blanc de 5 pieds de diamètre collé sur les solives de la maison.»

Durant quelques semaines, Steve Frigon applique des produits antifongiques sur la mérule pleureuse qui continue néanmoins à prendre de l’expansion. «J’ai arrêté car c’était des produits extrêmement puissants, nocifs pour ma santé.»

Puis, la famille Frigon-Garceau prend connaissance d’un projet pilote de la Société d’habitation du Québec (SHQ) pour les maisons attaquées par le cancer du bâtiment. Lancé en octobre 2018, le programme est doté d’une enveloppe de 4,5 millions$ pour les trois prochaines années. Chaque propriétaire peut toucher un maximum de 75 000$ pour décontaminer sa maison ou 100 000$ pour la reconstruire dans le cas d’une propagation trop avancée. Parmi les conditions imposées par la SHQ, la maison doit être reconstruite au même endroit et les 100 000$ ne peuvent être appliqués à l’hypothèque existante.

Endettés de 300 000$

«Nous avons fait une soumission et ça nous coûterait 154 000$ pour la décontaminer mais elle est évaluée à 106 000$, explique Steve Frigon. Dans ces cas-là, il est recommandé de la faire démolir.»

Angie Garceau et son conjoint, Steve Frigon.

Compte tenu du solde de l’hypothèque initial et du prêt contracté en 2012 et qu’il en coûte environ de 175 000$ à 200 000$ pour construire une nouvelle maison, c’est un endettement de près de 300 000$ qui attend la jeune famille qui n’a pas été épargnée par les malheurs ces dernières années.

Employée chez Delastek, Angie Garceau a été trois ans sans travailler durant la grève de l’entreprise. De son côté, Steve Frigon a été deux ans en arrêt de travail suite à cinq hernies discales.

Le 100 000$ de la SHQ et la campagne de sociofinancement de 50 000$ permettrait de ramener la dette de la famille à environ 150 000$, ce qui correspondrait davantage à la valeur marchande d’une maison neuve située à Hérouxville. «On accepte l’aide financière mais on est aussi à la recherche de matériaux et de professionnels  des métiers de la construction qui accepteraient de donner un peu de temps bénévolement lorsque nous serons à l’étape de reconstruire», termine Steve Frigon.

Pour soutenir la campagne de sociofinancement de la famille Frigon-Garceau, cliquez sur le lien suivant: https://bit.ly/2GCcBaq En date du 19 février, 1465$ avaient été amassés.