Un modèle d’affaires basé sur le circuit court

SAINT-PROSPER-DE-CHAMPLAIN. La Ferme Croteau de Saint-Prosper-de-Champlain a pris un important virage ces dernières années, passant de la production laitière à la vente de viande en circuit court. Ce modèle d’affaires a été élaboré et mis de l’avant par Alexandra Croteau, qui a pris les rênes de l’entreprise familiale aux côtés de son père Jean. 

Avant elle, la ferme avait toujours été dirigée par des hommes et dédiée à la production de lait. « De mémoire, je suis la sixième génération de Croteau, lance-t-elle. J’ai toujours aimé l’agriculture et j’ai toujours voulu travailler dans ce domaine. J’ai travaillé dans le milieu des expositions agricoles avec les vaches et j’ai fait mes études en production laitière à Nicolet avant de m’établir sur la ferme familiale. »

Puis, elle a eu son premier enfant et son désir de concilier le travail et la famille lui a fait réfléchir à son avenir au sein de l’entreprise. « Je me suis rendu compte que je suis passionnée par l’agriculture, mais pas par la production laitière. Comme mon père voulait ralentir et que j’avais à concilier travail et famille, j’ai pris la décision de réorienter l’entreprise pour avoir un horaire plus flexible et avoir quelque chose qui me ressemble plus », explique-t-elle. 

De là est né son souhait de produire de la viande de qualité vendue en circuit court, c’est-à-dire avec le moins d’intermédiaires possible entre le producteur et le consommateur. Dans son cas, c’est une vente directe aux consommateurs ou aux restaurateurs (un intermédiaire).

Alexandra s’est installé un kiosque à la ferme où les gens peuvent venir s’approvisionner sur rendez-vous pour la viande et en libre-service pour les oeufs. À ce jour, elle produit et vend du boeuf, du veau de lait, du chevreau, des oeufs frais et du poulet de temps en temps.

Présentement, son troupeau de vaches compte une quinzaine de mères, mais elle a l’intention d’au moins doubler ce nombre. Quant à ses chèvres, elle a environ six mères. Là encore, elle souhaite agrandir le troupeau dans les années à venir. Par ailleurs, depuis peu, les terres de l’entreprise sont certifiées biologiques. 

Un succès grandissant

Cet important virage, Alexandra et son père l’ont entrepris en 2020. « Ç’a fait un an ce printemps qu’on n’a plus de production laitière, indique l’agricultrice. On a vendu tranquillement sur plusieurs mois. Quand j’ai commencé à faire le marché public à Sainte-Anne-de-la-Pérade l’an dernier, je n’avais que des oeufs. Cette année, j’avais de la viande aussi. Ça grossit tranquillement. »

Cet été, elle a même décroché deux importants contrats auprès de restaurateurs de Saint-Stanislas, la municipalité voisine. « Un moment donné, l’une des propriétaires du Casse-croûte chez Lulu à Saint-Stanislas est venue acheter de la viande pour sa consommation personnelle. Peu de temps après, elle m’a demandé si je pouvais leur fournir de la viande hachée pour le casse-croûte », relate Alexandra.

« C’était mon premier gros contrat : 100 livres de viande hachée par semaine, de mai à septembre. Avec le bouche-à-oreille, les propriétaires de la microbrasserie Le Presbytère m’ont approchée pour que je leur fournisse aussi de la viande. C’est donc 140 livres de viande par semaine à livrer cet été, précise Alexandra. Ça va super bien, je suis vraiment chanceuse. Il y a une demande pour le modèle d’affaires que j’ai mis de l’avant et j’ai des clients de toutes les tranches d’âge. »

Un contact privilégié

Ce qui lui plaît particulièrement, c’est quand les gens prennent le temps de lui envoyer des photos des plats qu’ils ont cuisinés avec sa viande. « Les échanges avec les gens au marché public ou à la ferme, c’est une énorme dose de motivation », soutient-elle.  

À noter qu’Alexandra sera au P’tit Marché des Chenaux de Sainte-Anne-de-la-Pérade cet été, jusqu’en octobre. Pour ceux qui ne peuvent s’y rendre, il est possible de prendre rendez-vous avec elle via la page Facebook Ferme Croteau.