Un citoyen de Champlain dénonce la présence de matières contaminées

ENVIRONNEMENT.  Un résident de Champlain demeurant à moins d’un kilomètre du site d’enfouissement prétend qu’on y a transporté cet automne des milliers de tonnes de sols contaminés. Une allégation que relativise la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie (RGMRM). 

René Dufresne a pris les grands moyens pour alerter la population en inscrivant sur une remorque installée en bordure de route SOLS CONTAMINÉS ACCEPTÉS. Le Champlainois affirme que de la fête du Travail jusqu’à la première semaine d’octobre, il a vu défiler quotidiennement six camions semi-remorques sur la route passant devant sa maison.

«Chacun faisait trois à quatre voyages par jour. Je suis un mécanicien à la retraite et des camions comme ceux-là, ça peut facilement transporter 30 tonnes. J’en déduis donc qu’on a transporté sur le site entre 10 000 et 20 000 tonnes de matières contaminées. Ce n’est pas la vocation du site.»

René Dufresne affirme que ces sols proviennent de l’ancienne usine Laurentide à Shawinigan où la Ville a aménagé une marina. «Il n’y a pas plus contaminant qu’une usine à papier», dénonce l’homme de 71 ans. Il poursuit en disant que les employés du site connaissent cette information mais qu’ils refusent de parler de peur de perdre leur emploi. «Moi, je n’ai pas peur. Je suis à la retraite.»

René Dufresne prétend que cet amas de matières provient de l’ancienne usine Laurentide à Shawinigan.

La RGMRM dit que tout est en règle

Interrogée par L’Hebdo à ce sujet, la RGMRM souligne qu’il est possible que des sols contaminés aient été transportés au Lieu d’enfouissement technique (LET) de Champlain mais que si c’est le cas, leur seuil de contamination répondait aux normes permettant ce genre d’entreposage.

«À chaque fin de journée, nous devons recouvrir les déchets. Quand nous avons du matériel alternatif comme des sols de contamination acceptables, nous l’utilisons, car la loi sur l’environnement nous le permet. Ça nous permet d’éviter de faire de l’excavation», explique la conseillère en communications, Sylvie Gamache.

Elle mentionne de plus que l’exploitation d’un LET est tellement encadrée au Québec qu’on ne pourrait pas y faire transiter des matériaux illégaux. «Chaque chargement qui entre sur le site est accompagné d’un certificat dans lequel on retrouve la nature de la matière, sa provenance et la quantité. Nous comprenons qu’un site d’enfouissement, cela a l’air mystérieux pour bien des gens mais il faut savoir qu’il y a un comité de vigilance qui existe autant pour le site de Champlain que de Saint-Étienne-des-Grès. Leurs comptes rendus sont disponibles sur notre site web (www.rgmrm.com). Si des les citoyens ont des questionnements, nous les invitons à nous appeler», termine Sylvie Gamache.