Tarifs supralocaux à Trois-Rivières: «Je trouve que c’est abusif»

SAINT-MAURICE. Karine St-Arnaud, une mère de Saint-Maurice, est venue s’adresser aux élus municipaux lors de la séance publique, mardi soir, pour dénoncer les tarifs supralocaux implantés par la Ville de Trois-Rivières depuis janvier 2019 pour les non-résidents qui viennent pratiquer un sport dans une infrastructure trifluvienne.

Pour la résidente de Saint-Maurice et mère de deux jeunes garçons qui jouent au baseball, le montant demandé par la Ville de Trois-Rivières est exagéré.

«Cette année, ça coûte 622$ pour inscrire mes deux garçons au baseball à Trois-Rivières. J’ai téléphoné à Saint-Maurice. On me dit qu’on me rembourserait 30% du prix si je prouve que mes enfants ont un calibre de jeu plus élevé qu’à Saint-Maurice où un programme de baseball estival a été implanté récemment. Je ne pense pas avoir de la difficulté à le prouver: mes enfants jouent depuis plusieurs années, mais même avec un remboursement de 30% par enfant, c’est beaucoup trop quand même», plaide-t-elle.

«C’est de demander beaucoup à des parents qui n’ont pas nécessairement beaucoup de sous. Je trouve dommage de dire à mes enfants que cette année, ça ne le fait pas parce que ça coûte trop cher. C’est presque 1000$ pour une saison de baseball. En ce moment, je ne suis pas en mesure de les inscrire. Je trouve que c’est abusif», ajoute-t-elle.

Mme St-Arnaud se questionnait notamment sur le calcul effectué pour établir le montant à payer pour les non-résidents de Trois-Rivières.

La chef de division des Loisirs, Sophie Desfossés, a précisé que cela n’était pas basé sur la taxation municipale, mais plutôt sur l’ensemble des coûts d’entretien des infrastructures.

«Dans le cas des sports de pelouse, on a calculé les coûts d’entretien général, d’ensemencement du terrain, du personnel des travaux publics et la consommation d’électricité pour déterminer le coût d’opération en fonction d’un joueur de Trois-Rivières comparativement à un joueur de l’extérieur. En ce moment, c’est comme si des gens subventionnaient des joueurs de l’extérieur», précise-t-elle.

Pour sa part, le conseiller du district Marie-de-l’Incarnation, Denis Roy, a souligné à Mme St-Arnaud qu’elle a fait le choix d’habiter à Saint-Maurice.

«Ce n’est pas le même taux de taxation. Ici, avant la fusion municipale, les villes autour bénéficiaient d’un taux de taxe avantageux et profitaient des infrastructures de la ville centre. C’est la même chose qui se produit en ce moment. Il faut que, quelque part, être un citoyen de Trois-Rivières constitue un bénéfice pour l’utilisation des infrastructures», rappelle-t-il.

Plus tôt dans la journée, la Ville de Trois-Rivières avait émis un communiqué pour rappeler que cette démarche est issue d’une volonté d’équité envers tous les contribuables trifluviens. L’administration municipale y écrivait être ouverte à toute entente éventuelle avec les villes limitrophes pour éviter que la facture soit relayée aux parents qui ne résident pas sur son territoire.

«Notre mandat était d’aller à la rencontre des autres villes. Celles-ci ont jusqu’au 28 février pour déposer une résolution à ce sujet. Certaines municipalités n’ont pas accepté et retournent aux citoyens la charge de payer à 100% la facture. Après, on va réévaluer les scénarios envisageables et vous serez avisés par votre association sportive», conclut Mme Desfossés.

Une conférence de presse aura bientôt lieu en compagnie des maires de Shawinigan et de Louiseville.