Saint-Luc-de-Vincennes s’attaque aux gaz à effet de serre

ENVIRONNEMENT. La Municipalité de Saint-Luc-de-Vincennes veut réduire son empreinte environnementale. Elle fait maintenant partie des quelques municipalités de la région – la première de la MRC des Chenaux – inscrites au programme Partenaires dans la protection du climat (PPC).

«Les changements climatiques, c’est une réalité», lance d’entrée de jeu le maire Jean-Claude Milot.

Le programme PPC a été mis sur pied il y a plus de 25 ans. Il aide les municipalités à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

«C’est une initiative qui permet, en cinq étapes, de pouvoir faire des plans d’inventaire des gaz à effet de serre, dans le but de participer à la lutte contre les changements climatiques, explique le directeur général de la municipalité, Francis Dubreuil. L’idée est de voir comment on peut arriver à diminuer notre empreinte écologique.»

«Il faut revenir un peu en arrière, croit Jean-Claude Milot. On est devenu des gros consommateurs, on aime les machines avec des gros moteurs. On a des générations de consommateurs.»

Ces cinq étapes à franchir, dans une période de 10 ans, consistent à établir un inventaire de référence et des prévisions des émissions de GES, établir des objectifs de réduction des émissions, élaborer un plan d’action local, mettre en œuvre le plan d’action local, de même que surveiller les progrès et présenter les résultats.

«C’est plus facile car on est accompagné et ça nous motive à avancer dans la démarche», soutient M. Dubreuil.

Cette volonté de la municipalité de réduire son empreinte environnementale s’est concrétisée en collaboration avec la SADC de la Vallée de la Batiscan. C’est que l’automne dernier, la SADC a mandaté un groupe de finissants du baccalauréat en Études de l’environnement à l’Université de Sherbrooke pour faire l’inventaire des émissions des gaz à effet de serre dans toute la MRC des Chenaux. Puis, cet hiver, l’équipe de la SADC a travaillé à une version de cet inventaire plus précise pour Saint-Luc-de-Vincennes, pour soutenir ses démarches dans le programme.

Isadora Tremblay, conseillère en développement durable à la SADC de la Vallée de la Batiscan, était bien contente de constater cet intérêt de la municipalité de Saint-Luc. «Mobiliser une petite municipalité autour des enjeux de changements climatiques ce n’est pas si facile, parce qu’il y a peu de gens et donc l’impact de la municipalité elle-même n’est peut-être pas aussi grand, explique Isadora Tremblay, conseillère en développement durable à la SADC de la Vallée de la Batiscan. Mais c’est l’addition de plusieurs municipalités qui réduisent leurs gaz à effet de serre qui fait un grand impact.»

Mme Tremblay est confiante que d’autres municipalités suivront la vague lorsqu’ils verront les retombées sociales, économiques et environnementales de ces actions.

«Comme l’adage L’union fait la force, c’est vraiment ça dans la lutte contre les changements climatiques, et pour les municipalités c’est la même chose.»

Chaque geste compte

Saint-Luc-de-Vincennes est à la première étape du programme des PPC. Après cet inventaire des émissions de GES, l’équipe municipale se penche maintenant sur les objectifs qu’elle souhaite atteindre et les actions à entreprendre pour y parvenir. Parmi ces actions, on note déjà les luminaires de rue et le remplacement des systèmes de chauffage au mazout du Centre communautaire Georges-Sévigny. «On veut aussi éviter le maximum de déplacements des employés municipaux quand on va faire des commissions, etc.», ajoute le directeur.

Il faut néanmoins tenir compte de certaines réalités, par exemple qu’un village comme Saint-Luc-de-Vincennes, avec beaucoup d’agriculture, donc beaucoup de machinerie agricole, ne peut pas être comparé à une autre municipalité où il n’y a pas d’agriculture du tout.

Même si le programme des PPC est concentré sur la réduction des gaz à effet de serre, le directeur général ne cache pas qu’il veut pousser plus loin dans la réduction de l’empreinte environnementale de la municipalité.

«Je veux aussi y aller avec la séquestration du carbone, soit par la plantation d’arbres ou d’autres initiatives.»

En posant ces actions, c’est aussi de la sensibilisation et de l’éducation que la municipalité souhaite faire. «La lutte contre les changements climatiques, c’est à plusieurs échelles», rappelle Francis Dubreuil. Saint-Luc-de-Vincennes veut prendre action et montrer à ses citoyens que tout le monde doit se sentir concerné. On le sait: toutes les actions, même petites, peuvent contribuer à la lutte contre les changements climatiques.

Partenaires dans la protection du climat

À l’échelle canadienne, plus de 350 municipalités font partie du programme fédéral Partenaires dans la protection du climat (PPC), pour apprendre à réduire les gaz à effet de serre et à lutter contre les changements climatiques. En Mauricie, Shawinigan, Saint-Alexis-des-Monts, Sainte-Ursule, Saint-Paulin, Saint-Élie-de-Caxton et Saint-Mathieu-du-Parc font aussi partie du programme des PPC.