Pompière pendant 25 ans

COMMUNAUTÉ. Après 25 ans de services au Service de sécurité incendie de Notre-Dame-du-Carmel, dont les dernières années comme capitaine, Johanne Blais a récemment déposé son casque et son équipement de travail.

Celle qui a reçu dernièrement une médaille du gouverneur pour ses années de service se souvient très bien d’où lui est venu ce désir de combattre les flammes. «Un feu s’était déclaré sur une terre à bois appartenant à mon grand-père dans le rang Saint-Félix. On s’était rendu là toute la famille et on voyait que les pompiers avaient commencé à travailler. D’emblée, on a décidé de les aider pour essayer de limiter le feu», confie-t-elle.

Un peu plus tard, Johanne Blais apprend que la municipalité recrute des pompiers. Refusée une première fois, la seconde occasion est la bonne. «Il y en a un qui a cru en moi, soit notre ancien directeur. Et j’y suis restée 25 ans! J’ai toujours été attiré par la façon dont je pouvais aider ma communauté. Le milieu masculin ne m’a jamais fait peur», souligne celle qui est partie étudier en foresterie à l’âge de 19 ans et qui travaille comme mesureuse chez Commonwealth Plywood à Shawinigan.

Une intervention marquante

Johanne Blais a reçu une médaille du gouverneur pour ses 20 ans de service.

En 25 ans de carrière, la pompière a dû faire face à deux décès survenus sur le même incendie. L’intervention qui l’aura marquée le plus cependant fut lorsqu’un avion s’était encastré dans une tour de transmission, à Notre-Dame-du-Mont-Carmel, en 2001.

«C’est le plus gros évènement avec lequel on a eu à travailler. Ça a été tellement intense. Le pilote est demeuré suspendu par son harnais, la tête en bas pendant une semaine. Je devais accompagner la famille et les enfants qui étaient là. De temps en temps, il me demandait les jumelles pour regarder leur père», se souvient-elle.

«C’était dur, car ils venaient assez fréquemment. Je n’ai pas eu le choix de leur dire que j’aimerais qu’ils gardent un meilleur souvenir de leur père et non le souvenir de ce moment-là. C’est là que je leur ai dit: ‘’J’aimerais que ce soit la dernière fois que vous me demandiez les jumelles’’.»

Bien que Johanne Blais ne pouvait s’absenter de son travail chez Commonwealth Plywood durant le jour, elle était dans le Top-3 des pompiers en ce qui a trait au taux de présence. «Lorsque j’ai commencé, nous avions 25 calls par année et à ma dernière année, nous avons eu 105 appels. Je suis devenue lieutenante, puis ensuite capitaine. C’était beaucoup d’heures de formation, mais j’adorais ça. Par contre, peu importe mon chapeau sur le terrain, j’aidais et je continuais à m’impliquer dans toutes les interventions», explique-t-elle.

Comme son conjoint est également pompier à Notre-Dame-du-Mont-Carmel, les deux amoureux ont souvent eu à combattre les flammes ensemble. «Peu importe l’heure, ma mère n’était jamais bien loin pour venir garder les enfants. C’était particulier, car nous partions tous les deux.»

Et l’automne dernier, après mûres réflexions, elle a décidé de se retirer du service, sans regret.  «C’est une décision à laquelle je réfléchissais depuis deux ans. Je me suis retirée au moment que je trouvais opportun. Je ne voulais pas qu’on me tasse», témoigne-t-elle.

«Lorsque je vois partir mon conjoint maintenant, ça ne me manque pas donc je sais que j’ai pris la bonne décision. C’est l’équipe et le social avec la gang qui me manque. Devenir pompière est un accomplissement pour moi. Je suis fière d’avoir été capable», conclut Johanne Blais.

 

Une fois c’était un chien dans un puits…

Et de quelle anecdote se souviendra toujours Johanne Blais? «C’est facile! On a reçu un appel d’un monsieur dont le chien était tombé dans un puits par un petit trou. Arrivée sur les lieux, il fallait réfléchir. Le puits était enterré et il y avait un couvert.

On n’entendait pas le chien et nous avons fait venir une pépine de la municipalité. Ça doit avoir pris trois heures au total. Et la plus petite personne pour rentrer dans le puits, c’était qui? C’était moi!  J’ai averti les gars que si Princesse voulait me sauter dessus, une fois rendue en bas, de me remonter. Lorsque je suis arrivée en bas, le chien était là, en vie. Elle était tranquille alors j’ai pu la remonter sans problème.», se souvient-elle en riant.