Quand le travail en circonscription prend un nouveau sens

COVID-19. Avant de devenir députée de Champlain lors des élections générales de 2018, Sonia LeBel a eu à gérer de gros dossiers, notamment en tant que procureure en chef de la Commission Charbonneau, mais comme tous ses collègues parlementaires, la gestion des impacts majeurs de la pandémie dans sa circonscription relevait de l’inconnu.

«Aucune situation que j’ai pu vivre dans ma vie ou mes rôles antérieurs ne peut se comparer à ce que l’on vit actuellement. Mondialement, la crise sanitaire de la COVID-19 est une situation inédite et inattendue qui a nous forcés à prendre des décisions difficiles sur la base d’informations en constante évolution. C’est réellement un défi sans précédent», souligne celle qui a vu son état d’esprit évoluer depuis le début de la pandémie.

«Je suis une personne qui aime connaitre le maximum de paramètres afin de prendre des décisions aux impacts les plus prévisibles possible, ce qui était évidemment beaucoup plus difficile au début de la crise où nous devions faire des choix rapidement pour préserver la sécurité et la santé des citoyens. Il a donc fallu que je m’adapte et que j’apprenne à prendre des décisions aux meilleurs de mes connaissances et d’espérer que les personnes touchées fassent preuve de compréhension et de flexibilité», confie Sonia LeBel, députée de Champlain et ministre de la Justice du Québec.

«Maintenant que nous sommes en mode déconfinement et organisation du redémarrage des activités du Québec, je sens que le fait d’avoir travaillé dans ce mode d’urgence me rend encore plus solide dans mon rôle actuel», affirme-t-elle.

Mme LeBel a d’ailleurs remarqué que son seuil de tolérance face à la pression s’est relevé en même temps que son rôle de députée se déployait différemment. Avec des bureaux physiquement fermés au public pour le moment, elle s’implique virtuellement dans les dossiers pilotés par ses trois attachées politiques.

«Elles font les premiers contacts et se réfèrent à moi pour les guider et les aider dans leurs interventions. Dans les premières semaines, nous avons pris les appels de jour, de soir et de fin de semaine pour être certains de ne pas laisser personne dans une situation problématique. Nous sommes beaucoup en mode écoute: les citoyens veulent parler de leurs craintes et de leurs inquiétudes, mais aussi nous soumettre leurs idées et leurs perceptions. C’est très enrichissant», rapporte-t-elle.

«Évidemment, il faut comprendre que ce n’est pas parce que nous sommes en pandémie que les dossiers que nous gérons régulièrement ne continuent pas d’entrer: dossiers relatifs à l’aide sociale, à la RAMQ, à la SAAQ, aux projets d’infrastructures menés par les municipalités, etc., poursuit-elle. Tout ça devait continuer d’être traité par mon bureau.»

Depuis le début de la crise, elle a également accompagné plusieurs entreprises de la circonscription de Champlain afin qu’elles soient reconnues comme des services essentiels ou pour les aider à faire migrer leur production vers la fabrication d’équipement de protection médical ou de désinfection.

Sonia LeBel participe aussi, chaque semaine, au caucus des députés de la Mauricie, ainsi qu’à plusieurs conférences téléphoniques, comme celle que le Ministère des Affaires municipales et de l’Habitation organise en collaboration avec le CIUSSS.

«Par exemple, les maires ont été entendus sur leur désir d’obtenir la ventilation des données par MRC, puis par municipalités. C’est un travail de collaboration proactif et efficace. J’ai également accepté l’invitation de la Chambre de commerce de Mékinac pour échanger avec leurs membres et prendre leurs questions», précise Mme LeBel.

«Mon équipe et moi avons sondé les différents comptoirs alimentaires pour leur offrir de l’aide financière ou alimentaire de la façon qui leur convenait le mieux. Nous sommes extrêmement chanceux d’avoir cette qualité d’organismes communautaires dans Champlain. Et aux organismes qui ont encore des besoins, je veux leur dire que nous sommes là pour eux», ajoute-t-elle.

La députée espère que les gestes de solidarité, d’empathie demeureront une fois la crise derrière nous.

«On a compris qu’il fallait parfois faire des sacrifices personnels au bénéfice du bien-être commun, notamment celui de nos aînés qui sont plus vulnérables au virus. De voir des ados faire oeuvre utile et profiter de ce moment pour aller faire du bénévolat auprès des personnes âgées, c’était beau à voir. Je souhaite aussi qu’on se rappelle que l’on est capable de s’organiser rapidement en situation en crise. J’espère qu’on se souviendra de cette capacité qu’on a à s’adapter», conclut celle qui croit qu’un devoir de mémoire est nécessaire lorsque la COVID-19 sera derrière ses commettants.