Nouvelle phase d’études pour la protection du petit poisson des chenaux

SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE.  À la suite des études pilotées par la Corporation d’aménagement et de protection de la rivière Sainte-Anne (CAPSA) entre 2019 et 2021 et qui se consacraient à étudier l’embouchure de la rivière Sainte-Anne en tant qu’habitat du poulamon atlantique, l’organisme de bassin versant entamera dès cet hiver un second volet d’études visant à mieux connaître et protéger les populations de ce poisson, aussi appelé « p’tit poisson des chenaux ». 

Touchant une activité bien ancrée dans le patrimoine de la municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pérade, ce projet d’études visera principalement deux objectifs : obtenir des données sur l’état de la population du poulamon et favoriser des comportements de pêche durable auprès des amateurs de cette activité de pêche blanche, comme la remise à l’eau. 

Selon la responsable du projet, Marie Moulin, les populations de poulamons ont déjà connu deux déclins par le passé et l’état de leur population est actuellement inconnu. Le poulamon atlantique est aussi une espèce essentielle à l’écosystème du fleuve Saint-Laurent, étant à la base de l’alimentation de nombreuses autres espèces de poissons de l’estuaire fluvial. 

Les dernières données sur la population de poulamon de la rivière Sainte-Anne remontent aux années 90 et avaient été obtenues par une enquête de pêche. C’est donc par une enquête similaire qui débutera dès le 28 décembre prochain que l’équipe de la CAPSA visitera les cabanes du village de pêche à Sainte-Anne-de-la-Pérade. Les pêcheurs seront alors invités à répondre à un court sondage pour connaître le nombre de poissons capturés, de remises à l’eau et de poissons consommés. Si vous êtes amateurs de pêche aux p’tits poissons des chenaux, vous aurez donc peut-être l’occasion de croiser des employés de la CAPSA cet hiver! 

Les données obtenues permettront ainsi de mieux connaître les stocks de ce poisson, dont près de 65% de la population estuarienne remonteraient la rivière Sainte-Anne pour y frayer. Ces données permettront également d’en savoir davantage sur le succès de pêche et les habitudes des pêcheurs. Finalement, bien que la population du p’tit poisson des chenaux soit réputée résiliente, cette étude contribuera à anticiper d’éventuelles problématiques, dont celles pouvant être attribuables à l’impact des changements climatiques. 

Réalisé en collaboration avec l’Association des pourvoyeurs de Sainte-Anne-de-la-Pérade, le projet de « Plan de conservation et de pêche durable du Poulamon Atlantique de la rivière Sainte-Anne » sera d’une durée de trois ans (2022-2025). Ce projet a été rendu possible grâce à une contribution du Programme Interactions communautaires, lié au Plan d’action Saint-Laurent 2011-2026, et mis en œuvre par les gouvernements du Canada et du Québec. Ce projet a également bénéficié d’un soutien financier de la Fondation Héritage Faune. (SP)