Mékinac: les lacunes du réseau cellulaire mises en évidence

CELLULAIRE. Deux noyades survenues depuis deux mois dans la MRC de Mékinac ont mis en évidence les lacunes du territoire en matière de réseau cellulaire.    

Le 9 mai dans la municipalité de Trois-Rives puis le 5 juillet dernier à Notre-Dame-de-Montauban, deux personnes ont été retrouvées sans vie respectivement dans les rivières Mékinac et Batiscan.

Les difficultés de la Sûreté du Québec à établir des lignes de communication efficaces pour mener leurs recherches ont été mises au grand jour et ont même incité le maire de Notre-Dame-de-Montauban à faire une sortie publique.

«Ce drame humain démontre toute la problématique que nous vivons en terme de couverture cellulaire», a dénoncé Serge Deraspe lors d’un point de presse mené le 8 juillet alors que la SQ tentait toujours de retrouver le corps du malheureux disparu trois jours plus tôt. «Nous sommes capables de débarquer avec un robot sur la planète Mars mais on n’est même pas en mesure ici de rejoindre toutes les régions par communication. On part de loin.»

L’élu rappelle que Notre-Dame-de-Montauban n’est pas seule dans sa situation. Des municipalités comme Saint-Adelphe et Hérouxville éprouvent les mêmes difficultés dans la MRC de Mékinac. «Ça fait deux ans que je suis maire et je ne compte plus les résolutions que nous avons adoptées sur le sujet. Nous avons aussi interpellé les gouvernements du Québec et du Canada. Tous ceux qui sont en autorité doivent maintenant prendre des décisions et rendre l’argent disponible», ajoute M. Deraspe.

Il souligne le soutien apporté autant par la députée provinciale de Champlain, la ministre Sonia Lebel, que par le député fédéral de Saint-Maurice – Champlain, le ministre François-Philippe Champagne, dans ses revendications mais là, les gouvernements doivent passer de la parole aux actes.

«Chez nous, à cause des montagnes, ça nous prendrait cinq tours pour avoir une couverture adéquate. À 500 000$ par tour, ça représente un investissement de plus de 2,5 millions$. Pour une municipalité de 750 personnes et un budget de 2 millions$ comme la nôtre, c’est hors de notre portée. Ça prend une aide, c’est bien certain», poursuit-il.

Serge Deraspe rappelle que les premiers répondants sur son territoire travaillent encore avec des pagettes et il n’ose même pas penser à ce qui arriverait si ces outils d’une autre époque ne devaient plus fonctionner un jour. «On parle ici de sécurité publique. Un réseau cellulaire, ce n’est pas un luxe, c’est une obligation», termine-t-il.