L’heure de la retraite a sonné pour René Beaudoin

Ce vendredi 18 décembre, René Beaudoin fermera la porte de son bureau pour la dernière fois. Après une carrière de 28 ans au Collège Laflèche, l’heure de la retraite a sonné pour l’enseignant en tourisme.

«Ce que je ressens présentement, c’est un mélange de fébrilité et de nostalgie, confie-t-il. Je suis excité à l’idée d’entamer un nouveau chapitre. En même temps, je quitte un emploi que j’adore. Je pense avoir été un bon prof.»

Déjà à l’adolescence, M. Beaudoin rêvait d’être enseignant. Son parcours professionnel lui a fait prendre un détour de quelques années, mais c’est à l’âge de 32 ans qu’il a donné son tout premier cours. Le premier d’une longue série.

«Mon premier emploi a été aux Forges-du-Saint-Maurice, puis ensuite au bureau du recteur pour l’implantation du musée qui s’appelle aujourd’hui Musée POP, raconte-t-il. J’ai été le tout premier employé et, en 1987, j’ai ouvert la vieille prison. Il y a eu 22 000 personnes qui sont entrées pour faire le tour avec les guides cette année-là. J’avais préparé des panneaux d’interprétation. J’avais fait ça dans le garage avec mon père.»

M. Beaudoin a également pris part à la mise sur pied de la première version du musée Boréalis, qui était autrefois situé au parc portuaire. «Après, je me suis retrouvé au Conseil régional de la culture, qui s’appelle aujourd’hui Culture Mauricie. J’étais agent de développement. On était au début de ce qui était le tourisme culturel», précise M. Beaudoin.

Mais son vieux rêve de devenir enseignant lui trottait toujours dans la tête, si bien qu’en 1992, il a décidé de faire un certificat en enseignement. Au départ, il s’orientait vers l’enseignement au secondaire. En fait, il n’y a qu’un seul endroit où il avait postulé qui n’était pas une école secondaire. Et cet endroit, vous l’aurez deviné, c’est le Collège Laflèche.

«Pourquoi? Je ne sais pas, admet-il en riant. Tout de suite, le téléphone a sonné et j’ai commencé avec un cours à donner, puis un deuxième. Dès la session suivante, j’ai été à temps plein, puis permanent, puis coordonnateur du programme en Tourisme. Et me voilà 28 ans plus tard!»

Une rencontre déterminante

Du haut de ses 61 ans, l’historien de Sainte-Geneviève-de-Batiscan se souvient très bien ce qui l’a guidé vers l’enseignement. Son rêve est né des liens qu’il a développés avec les Frères du Sacré-Cœur.

«J’ai grandi avec ces hommes, une gang de gars sympathiques qui n’avaient rien à voir avec le cliché qu’on a d’un religieux qui marche la tête baissée, mentionne M. Beaudoin. C’est complètement le contraire que j’ai vécu avec les frères que j’ai côtoyés depuis l’âge de 5 ans. Ma grand-mère était ménagère chez les Frères du Sacré-Cœur et elle m’emmenait parfois. Ils me faisaient rire et me posaient des questions. J’avais tellement de plaisir avec eux.»

«Cette belle gang de fous, j’ai commencé à les côtoyer de façon intensive à partir de l’âge de 11 ans au Camp le Manoir des Éboulements, dans la région de Charlevoix, poursuit ce dernier. Pendant 44 ans de ma vie, jusqu’à il y a trois ans, j’ai passé mes étés aux Éboulements avec les frères, à être l’un des leurs en quelque sorte. Ils ont un sens de l’accueil qui m’a ému et bouleversé au point où je voulais être professeur comme eux.»

La retraite… en théorie

Ceux qui le connaissent savent très bien que M. Beaudoin ne profitera pas de sa retraite assis dans sa chaise berçante. Bien au contraire, les projets s’accumulent déjà. «J’ai deux contrats qui sont en train de se dessiner, dit-il. Un qui devrait durer un an et demi et l’autre environ six mois.»

L’enseignant souhaite également consacrer du temps à ses recherches historiques et terminer de rédiger ses manuscrits. Il continuera d’offrir des formations et s’amusera à rendre l’histoire accessible à travers différents médiums. Il a notamment pour projet de faire des capsules vidéo.