Le p’tit gars de Sainte-Thècle qui se passionnait pour les timbres

SAINTE-THÈCLE. En 1983, le jeune Stéphane Vallée de Saint-Thècle a remarqué un petit voisin qui collectionnait les timbres. Il s’est mis à s’intéresser aux timbres à son tour. À ce point qu’il a décidé de lancer, à Sainte-Thècle, le Club philatélique Normandie il y a 35 ans. Depuis, le club a évolué pour devenir le Centre d’interprétation et de recherche philatélique du Canada.

Samedi dernier, Stéphane Vallée était de retour dans son patelin pour présenter une conférence-causerie pour célébrer le 35e anniversaire de fondation du club de philatélie. Il y a retracé l’évolution du club de philatélie qui a aujourd’hui pour mission de raconter l’histoire par le timbre-poste. Et décidément, le p’tit gars qui collectionnait ses timbres est allé loin…!

« Au départ, c’est l’histoire d’un petit jeune qui décide de partir son affaire à Sainte-Thècle. On a eu le soutien de trois entreprises qui ont investi 100$ chacune dans le club, ce qui nous a permis de tenir des rencontres. La communauté se serre beaucoup les coudes ici et c’est la raison pour laquelle c’était important pour moi de revenir à ici pour souligner le 35e anniversaire du club, car je veux faire ressortir que même si tu es en région, tu peux monter ta petite affaire », souligne-t-il.

À l’époque, un concours avait été organisé dans la municipalité pour créer le logo du club. C’est une œuvre de l’artiste local Gaston Boisvert qui avait remporté le concours. C’est toujours son œuvre qui fait office de logo du Centre d’interprétation et de recherche philatélique du Canada. On la retrouve aussi sur une oblitération spéciale qui a été créée pour souligner les 35 ans du club de philatélie.

Jusqu’à l’UNESCO!

Au fil des années, le club a pris de l’ampleur et s’est déplacé à Montréal où il est devenu le Centre d’interprétation et de recherche philatélique du Canada. « Cette aventure m’a permis de siéger à l’UNESCO, j’ai eu l’occasion de voyager partout dans le monde pour faire de la photo et des recherches en lien avec les timbres du patrimoine mondial. Car au-delà de l’objet, on doit raconter le timbre », précise M. Vallée.

C’est d’ailleurs l’une des missions premières du Centre d’interprétation et de recherche philatélique du Canada: raconter l’histoire grâce aux timbres-postes et à des artefacts. L’organisation a ouvert un musée hors les murs et présente des conférences un peu partout au Québec et dans les écoles.

« On ne se cachera pas que la philatélie est un peu sur le respirateur artificiel. Malgré tout, cela m’a amené à la muséologie. Si on ne rejoint pas le philatéliste, on va rejoindre l’amateur d’art et les écoles grâce à la collection d’artefacts que nous avons amassée, explique Stéphane Vallée. Cela nous permet de mettre en contexte l’histoire qui est reliée aux timbres. Par exemple, si on présente un timbre à l’effigie du navire Blue Nose, on aura aussi une petite goélette faite à Saint-Jean-Port-Joli et on explique l’histoire autour du navire. On veut vraiment faire l’interprétation du timbre. »

Avec l’arrivée de la technologie dans les modes de communication, que l’on pense aux courriels ou aux applications de messagerie instantanée par exemple, l’intérêt pour la philatélie a décliné. « L’accumulation de timbres comme on la voyait auparavant n’existe plus vraiment. Je pense qu’il y a un deuil à faire, mais aussi une relance, affirme Stéphane Vallée. Je crois que ça passe par un virage numérique. On est à l’heure des balados et je compte utiliser ça pour diffuser et communiquer nos recherches, ce qui est la base de nos activités. »

Le saviez-vous?

La Mauricie a déjà été représentée sur des timbres-postes. Il existe notamment un timbre à l’effigie du Parc national de la Mauricie sur lequel on retrouve le Lac Wapizagonke. L’image du barrage de La Gabelle s’est également déjà retrouvé sur un timbre-poste.