La nécessité des groupes de sauvetage

MAURICIE. Voilà maintenant 9 ans que l’organisme à but non lucratif Eurêka recherche sauvetage a été mis en place en Mauricie par le président et fondateur Pierre vallée de St-Étienne-des-Grès. Au cours des dernières semaines, plusieurs bénévoles ont participé aux recherches du président de Savoura Stéphane Roy et de son fils. Nous avons rencontré le vice-président Raynald Leclerc pour en connaître plus sur l’entité.

Natif de Shawinigan et demeurant aujourd’hui à Ste-Élie-de-Caxton, le vice-président Raynald Leclerc est impliqué dans l’organisme depuis les débuts. D’abord formé de huit membres lors de la première année, l’organisme compte maintenant 32 membres actifs et accrédités en Mauricie, de tous les âges et de toutes les sphères d’activités, tous bénévoles.

«Tous les membres doivent suivre une formation théorique et pratique afin d’être accrédités. Nous sommes reconnus par la Sûreté du Québec et la Sécurité civile qui font appel à nous lors des recherches quand il y a un besoin. Dans le cas de M. Roy, on était en entraide au district 06 puisque nous faisons partie du district 04. On couvre toute la Mauricie, sauf que nous pouvons être appelés en renfort dans d’autres régions, surtout lorsqu’il y a des recherches intenses sur plusieurs jours», explique Raynald Leclerc.

Le groupe de recherche est entièrement autonome. La Sûreté du Québec désigne un secteur de recherche et les bénévoles commencent leur travail sur le territoire désigné.

«La logistique est extrêmement technique, et bien entendu, nous devons garder le secret professionnel comme la SQ réalise une enquête. Les bénévoles fournissent leur propre équipement. Nous ne recevons aucune subvention et nous allons chercher notre financement avec des ventes de garage ou en nous impliquant lors des partys des Fêtes des compagnies. Les membres sont des gens passionnés et qui croient en ce qu’ils font», affirme M. Leclerc.

D’ailleurs, après neuf ans, Eurêka a été en mesure de se procurer un poste de commandement fait sur mesure avec les systèmes de communication, les équipements de base et un espace pour sécurisée une personne si elle est retrouvée. Le groupe de bénévoles a la chance de compter également sur deux équipes canines. «Ils sont formés régulièrement et ils sont toujours en entraînement.»

Pourquoi s’impliquer dans un groupe de recherche comme bénévole? «Ç’a toujours été inné en moi d’aider l’autre. J’ai essayé différentes associations et causes au fil des ans, mais ça ne m’accrochait pas. Quand j’ai participé à un premier groupe de recherche, ç’a été un coup de foudre et ça fait 10 ans que ça dure. J’aime le sentiment de pouvoir contribuer en donnant des réponses. Même si on ne trouve pas la personne, on donne une réponse que la personne n’est pas dans ce secteur. C’est aussi une forme de réconfort et d’appui que tu donnes aux proches», explique le Shawiniganais d’origine.

M. Leclerc a déjà retrouvé une personne qui avait perdu la vie, mais aussi des gens toujours en vie. «Il faut être prêt à ça et ce n’est pas donné à tout le monde. Il faut savoir prendre un certain recul quand on trouve une personne décédée. Oui je revois certaines images, mais elles sont dénudées d’émotion. (…) L’événement le plus magique pour moi a été de retrouver un jeune couple qui s’était perdu aux chutes Weber dans le Parc national de la Mauricie. Ils ont été retrouvés après trois jours de recherche. Ils ont raconté leur histoire à tous les sauveteurs et pour nous c’était un apprentissage incroyable. Plusieurs mois après, j’ai rencontré l’homme qu’on avait retrouvé par un pur hasard. Ça fait 9 ans de ça et on a gardé contact. Le couple est toujours ensemble aujourd’hui, avec trois enfants et demeure en Estrie. Chaque fois que je pars pour une recherche, il m’envoie un petit mot pour me dire qu’il croit en nous. Juste ça, c’est tellement gratifiant!»