Hérouxville s’oppose au registre des armes à feu

HÉROUXVILLE. La municipalité de Hérouxville est devenue le 23 janvier dernier la première municipalité en Mauricie à s’opposer à l’immatriculation des armes à feu imposée par le gouvernement du Québec.

«Ce sont les citoyens qui nous l’ont demandé explique Bernard Thompson. Nous avons beaucoup de chasseurs et de détenteurs d’armes sur notre territoire. Et juste parmi les conseillers autour de la table, il y en a trois qui sont des chasseurs.»

Le maire de Hérouxville croit que le gouvernement Legault fait fausse route dans ce dossier en utilisant le faux prétexte de vouloir sauver des vies. L’accent devrait plutôt être mis sur des initiatives visant à contrer l’importation, la fabrication et la possession d’armes illégales, celles justement utilisées dans les tueries. Dans la résolution, il est d’ailleurs mentionné que «l’abandon du registre libérerait des sommes importantes qui pourraient être beaucoup mieux utilisées (en santé mentale par exemple).»

Bernard Thompson trouve ironique la position de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui se présentait en campagne électorale comme le parti des régions. «J’ai eu une discussion récemment avec la députée Marie-Louise Tardif et je lui ai dit que j’avais un problème avec le registre. La grande majorité des gens en région n’en veulent pas comme le disait aussi l’autre jour Julie Boulet à la radio.»

Le maire estime également que le registre deviendra un monstre au niveau financier comme cela a été le cas lorsqu’il a été instauré par le gouvernement fédéral. Dans ses prévisions, le gouvernement caquiste prévoit que son implantation coûtera 17 millions$ et que son exploitation nécessitera des investissements annuels de 5 millions$. Instauré en 1995 par le gouvernement Chrétien, le registre canadien a vu ses coûts explosés, passant de 2 millions$ à 2 milliards$ avant qu’il ne soit aboli en 2012 par les conservateurs de Stephen Harper.

Le maire Thompson invite évidemment les détenteurs d’armes à se conformer à la nouvelle loi mais il n’entend pas abandonner la lutte. «On demande au gouvernement un moratoire pour vider la question et éventuellement, abolir le registre.» Actuellement, une soixantaine de municipalités au Québec ont adopté une résolution similaire à celle des élus hérouxvillois. Trois-Rives, une autre municipalité de la MRC de Mékinac, a également rejoint le mouvement.

Une semaine avant la date butoir du 29 janvier, tout près de 350 000 propriétaires d’armes les avaient enregistrées. Selon les estimations, il y aurait 1,6 million d’armes à feu au Québec.  Soulignons que Hérouxville était l’hôte jusqu’en 2017 de la Fête des chasseurs et des amis de la forêt.