La protection de l’eau au cœur des préoccupations

RIVIÈRE SAINT-MAURICE. L’érosion des berges causée par la présence ou des activités humaines, les impacts de la navigation de plaisance sur les plans d’eau et les écosystèmes riverains, les impacts des changements climatiques, les impacts des pesticides et fertilisants sur la biodiversité et la perte et la dégradation des milieux humides et hydriques sont les enjeux au cœur des préoccupations de l’organisme Bassin Versant Saint-Maurice (BVSM).

Ces problématiques criantes ont été priorisées parmi 17 problématiques mises en lumière dans le cadre de la mise à jour du Plan directeur de l’eau de l’organisme voué à l’amélioration de la qualité de l’eau et des écosystèmes sur le territoire de la rivière Saint-Maurice.

«Le plan d’action qui sera établi doit être le reflet des inquiétudes des organismes et résidents du territoire. C’est la raison pour laquelle on a tenu trois ateliers de réflexion et d’échanges sur le thème de l’eau en juin. Nous avons aussi créé un sondage en ligne pour prendre le pouls d’un plus large spectre de la population. Plus de 130 personnes ont ainsi pu être mobilisées. Au terme de l’exercice, ces cinq problématiques sont ressorties très fortement», explique Ariane Cyr, coordonnatrice du plan directeur de l’eau à Bassin Versant Saint-Maurice.

Cela fait déjà plusieurs années qu’on entend parler des impacts de la navigation de plaisance, telles que les vagues exacerbées, le bruit des moteurs et l’introduction d’espèces aquatiques exotiques envahissantes, entre autres. BVSM estime que les activités nautiques doivent être encadrées et que des mesures doivent être mises en place pour protéger les plans d’eau et les écosystèmes riverains.

«On s’en fait beaucoup parler. On voit aussi des initiatives émerger, comme la station de lavage des bateaux au lac des Piles», souligne Mme Cyr.

Les impacts des changements climatiques ne sont pas à négliger non plus. Avec les risques d’inondations sévères et la fréquence des épisodes extrêmes qui sont susceptibles d’augmenter, les coûts reliés aux dommages associés augmenteront forcément. La présence des pesticides et des fertilisants dans l’eau inquiète également, puisque l’aspect toxique de ces produits entraîne des risques pour la santé humaine et celle des écosystèmes aquatiques. Cela peut notamment entraîner un vieillissement prématuré des lacs et cours d’eau.

Bassin Versant Saint-Maurice remarque aussi que l’augmentation de la dégradation des rives aux à bord de plusieurs lacs et cours d’eau est notamment attribuable à différentes activités qui relèvent de l’humain : enrochement, excavation, construction sur les rives, retrait de la végétation naturelle constituant la bande riveraine, etc.

Vers des actions concrètes

Trois comités techniques seront mis sur pied très rapidement. Leur mandat sera de dégager les actions prioritaires pour les problématiques énumérées ci-dessus pour, ultimement, les intégrer à un plan d’action.

«Ces comités permettront de déterminer à quelle problématique on devrait s’attaquer en premier, par exemple. Comme on veut représenter l’ensemble du territoire, il y aura un comité technique à Saint-Michel-des-Saints, un autre à La Tuque, tandis que le dernier sera basé à Shawinigan. Dès le début du mois de mars, on ouvrira les inscriptions aux divers comités aux citoyens du territoire», précise Ariane Cyr.

En mai, trois rencontres seront organisées pour prioriser les actions du plan. L’objectif est d’arriver à détailler les actions prioritaires à mener d’ici l’automne 2020. «On veut aussi que les acteurs du territoire sachent que le Plan directeur de l’eau a été mis à jour et qu’on a de nouvelles actions, tandis que d’autres ont été supprimées. Par exemple, on remarque que la problématique des cyanobactéries n’est plus présente. On n’en retrouve plus dans la rivière. Cette problématique a donc été reléguée au second rang», ajoute-t-elle.

Le territoire de Bassin Versant Saint-Maurice couvre 42 000 kilomètres carrés.