Des citoyens restaurent un jardin datant du 19e siècle

SAINTE-ANNE-DE-LA-PÉRADE. Les soeurs France et Denise Lemay ont dirigé un projet d’envergure cet été au Domaine seigneurial Sainte-Anne. Appuyées par des amis et des bénévoles de la communauté, elles ont remis à neuf l’aménagement en forme d’étoile situé au coeur des jardins de l’ancienne seigneurie. Cette tâche a nécessité près de 300 heures de travail en seulement deux semaines.

Le projet a été initié par Alain Lampron, membre du conseil d’administration du Domaine seigneurial Sainte-Anne. « Ma sœur et moi, on prenait notre marche quotidienne quand M. Lampron nous a arrêtées, raconte Denise. Sachant qu’on aime beaucoup les plantes, il nous a dit qu’on devrait refaire l’étoile. C’était au mois de juin. Sur le coup, c’est resté comme ça, mais il est revenu à la charge environ trois jours plus tard. On a fini par accepter. »

À ce moment, elles étaient bien loin de se douter de l’ampleur de la tâche. « On ne voyait même plus la forme de l’étoile. Il y avait énormément de fougères. On en avait à la taille », se rappelle France. 

Il leur a fallu trois jours seulement pour enlever les mauvaises herbes qui s’y trouvaient. Pendant ce temps, Robert Prévost, le mari de Denise, a fait des appels pour trouver des bénévoles et des entreprises prêtes à donner un coup de main. Au total, une quinzaine de personnes ont offert de leur temps.

« Toutes les plantes qui existaient en dessous des mauvaises herbes ont été ressorties une par une et on les a replantées, mentionne Denise. On ne les a pas toutes replantées dans l’étoile, mais les autres ont été placées ailleurs sur le site. »

« Après le désherbage, on a passé le rotoculteur, étendu de la terre, replanté, et mis et paillis, ajoute Denise. Il a fallu 20 pelles de tracteur pleines de terre pour ce projet. On a tracé des lignes avec de la ficelle pour créer un beau design, pour que tout soit bien aligné et droit. On a travaillé sur ce projet pendant la canicule. Les gens étaient au rendez-vous même s’il faisait très chaud. Il y a des journées, on était 8-9 personnes sur l’étoile. »

Il y a même des citoyens qui s’arrêtaient pour donner un coup de main en voyant les bénévoles à l’oeuvre. « On est fière de ce bel endroit, il y a plein de gens qui viennent le visiter chaque année. On avait à coeur de l’embellir, soutient France. Et on pense que ça plaît aux gens. On a reçu de bons commentaires. Il y a même un peintre qui est venu faire un tour pendant qu’on faisait ça. Il vient ici chaque année et il était tellement content de voir qu’on s’occupait de l’étoile. » 

L’histoire de l’étoile

L’origine du jardin étoilé remonte à la fin du 19e siècle, alors que Gilbert Jérôme Latour aurait, selon la rumeur, été l’instigateur de cet aménagement particulier. Celui-ci serait venu compléter les jardins enjolivés des chênes plantés quelques années auparavant (1823) par l’artiste Élizabeth Hale. Celle-ci avait également ramené des espèces florales d’Angleterre, sa terre natale.

L’an prochain, les soeurs Lemay ont l’intention d’ajouter des fleurs au jardin restauré. « On a fait le plus gros, mais il était un peu tard pour la floraison de certaines fleurs cette année. L’an prochain, ce sera encore plus beau », assurent-elles. 

En plus de M. Prévost, les soeurs ont pu compter sur l’aide de Pierre Hélie, Pierre Baril, Jacques Dupont, Johanne Lacoursière, Louise Lafrenière, Micheline Lafrenière, Céline Grondin, Marielle Pratte, Pierre Chiasson, Élizabeth Rivest, Pierre Caron et Jacques Dupont.