Canots Rhéaume a le vent en poupe

SAINT-TITE. Exclusivité conçue en collaboration avec Serge Corbin, contrats avec des manufacturiers américains et européens, essor sans précédent des ventes locales: décidément, Canots Rhéaume a le vent en poupe…

Le fabricant de canots en cèdre de Saint-Tite pouvait déjà compter sur une solide réputation auprès des connaisseurs, mais l’année 2020 lui aura permis de partager son savoir-faire auprès d’une plus large clientèle.

Après l’incendie détruisant son atelier de matériaux composites à Grandes-Piles à l’automne 2017, Canots Rhéaume avait mis le cap sur Saint-Tite quelques semaines plus tard. «On a fait le déménagement en deux temps, car l’ébénisterie était demeurée sur place quelques mois. On a pris le temps de bien s’installer et on peut dire qu’en 2020, on était prêt à relancer nos contacts et passer à un autre palier», explique le directeur général Alain Gallant.

La crise sanitaire a été la source d’un engouement pour les activités et équipements de plein air et l’entreprise fondée au milieu des années 1980 par Alain Rhéaume en a pleinement profité.

«Un gros fabricant de canots aux États-Unis nous a approchés pour qu’on le fournisse en bancs, en barres et en jougs. Il n’y en a pas beaucoup d’ateliers comme le nôtre qui sont capables de répondre rapidement à une commande de pièces pour 400 canots par exemple. Avec un contrat comme celui-là, on est capable de faire fonctionner le département des pièces à l’année plutôt que seulement en haute saison», souligne Alain Gallant.

Parallèlement, un fabricant européen a aussi établi des contacts avec Canots Rhéaume afin qu’il prenne en charge la production pour l’Amérique du Nord d’une embarcation de type rameur déjà populaire chez eux. «C’est un type de canot qui peut accueillir de une à quatre personnes. Ça sera même à l’essai aux Olympiques. Ils avaient essayé d’en vendre ici, mais les délais de livraison, le transport par conteneur, les frais rattachés à tout ça. Ça devenait compliqué. Ils préférèrent maintenant nous en confier la fabrication pour pouvoir les distribuer au Canada et aux États-Unis», poursuit le directeur général.

Canots Rhéaume a bien sûr vu ses propres embarcations, en composite comme en cèdre,  s’envoler comme des petits pains chauds. «Avec la crise, les gens voulaient sortir dehors. On en a vendu comme jamais. Il y en aussi beaucoup qui ont ressorti leur vieux canot pour venir le faire remettre en ordre.»

Un canot signé Corbin et Rhéaume

Un autre projet qui tient à cœur à Alain Gallant est la conception d’un canot C1 exclusif signé conjointement par Serge Corbin et Canots Rhéaume. «Ça fait plus d’un an qu’on travaille là-dessus et il sera prêt pour la commercialisation cet été», dit-il fièrement. Le légendaire canotier, qui a remporté pas moins de 26e Classique, fabriquait déjà ses propres embarcations en carbone, mais sa production demeurait artisanale et insuffisante pour répondre à la demande.

«On met nos forces en commun. Nous, on fournit l’expertise technique et lui, c’est la dimension, le design du canot. Ça va être de très grande qualité et ultraléger. Les amateurs de canot en ont entendu parler et on reçoit déjà des téléphones et des courriels pour savoir à quel moment il sera prêt», sourit le directeur général.

Avec toutes ces bonnes nouvelles, l’entreprise de Saint-Tite prévoit procéder lorsque la haute saison reprendra au printemps à deux embauches. Canots Rhéaume compte généralement 14 employés d’avril à octobre et environ neuf le reste de l’année. «Avec notre contrat aux États-Unis en 2020, notre chiffre d’affaires était réparti pas mal égal entre la fabrication de pièces et celle des canots. Mais avec le C1 de Serge Corbin et notre contrat avec les Européens, la part de fabrication de canots va reprendre le dessus», prévoit Alain Gallant.

Pour en savoir plus sur l’entreprise, visitez www.canotsrheaume.com