Ambulances 33-33 : le syndicat demande l’abolition de l’horaire de faction

SAINT-TITE. Alertant que la situation est potentiellement à risque,  le syndicat des paramédics d’Ambulances 33-33 à Saint-Tite demande que l’horaire de faction actuellement en vigueur entre 18h et 8h soit converti en horaire à l’heure. 

Présidente de la section locale de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FEPQ), Gabrielle Drouin-Auger craint qu’un drame comme celui survenu en début d’année dans le Bas-du-Fleuve, lorsqu’un jeune garçon de 10 ans est décédé en attendant une ambulance durant de longues minutes, n’arrive un jour sur le territoire si rien n’est fait.

La représentante syndicale rencontrait le 8 février dernier Geneviève Frappier, l’attachée politique de la députée de Champlain, Sonia Lebel, pour voir où en était rendue leur demande déposée il y a plusieurs mois. « Nous n’avons pas eu les nouvelles espérées mais ils poussent dans le même sens que nous auprès du ministère de la Santé », se réjouit Gabrielle Drouin-Auger.

Actuellement, les paramédics d’Ambulance 33-33 fonctionnent avec un horaire à l’heure, entre 8h et 18h, et un horaire de faction entre 18h et 8h. Les ambulanciers du premier groupe sont stationnés en permanence à la caserne de Saint-Tite et peuvent donc intervenir dès les premières secondes d’un appel d’urgence. Toutefois, les paramédics fonctionnant avec un horaire de faction doivent être de garde 24h sur 24 et demeurer dans un rayon de cinq minutes de la caserne.

« Lorsqu’un ambulancier avec un horaire de faction reçoit un appel, il doit mettre son uniforme et se rendre à la caserne. Ça entraîne des délais et considérant que chaque minute compte sur certains appels, comme les arrêts cardiaques, ça met en péril la sécurité de la population », met en garde Gabrielle Drouin-Auger qui ajoute que les paramédics qui résident à plus de cinq minutes de la caserne ont l’obligation de s’y trouver pendant leur 24 heures de fonction même s’ils ne seront payés que 12 heures. « Souvent, ces ambulanciers se tournent vers d’autres compagnies qui offrent un horaire à l’heure »,  souligne la représentante syndicale.

La section locale de la FEPQ demande que l’horaire de faction soit aboli pour créer deux quarts de 12 heures (jour et nuit) tout en conservant le quart de 10 heures (8h à 18h) déjà en place afin d’avoir toujours disponible deux ambulances dans les heures plus achalandées et une durant la nuit. Cette solution permettrait de plus aux ambulanciers de Saint-Tite de faire de la couverture de zone, soit prendre le relais sur les territoires de Sainte-Thècle, La Tuque et Grand-Mère lorsque leurs paramédics sont mobilisés sur des appels.

Gabrielle Drouin-Auger dit avoir l’appui du CIUSSS MCQ, de la centrale de répartition CCSMCQ, de la députée Sonia Lebel, de la mairesse de Saint-Tite, Annie Pronovost, et de la MRC de Mékinac. « Notre demande sera réanalysée en juin nous a-t-on dit. Si elle est acceptée, elle sera mise en vigueur en septembre. Nous trouvons ça risquer d’attendre encore comme ça alors que c’est en été que la grosse période survient avec la présence des touristes. »

Soulignons que le territoire desservi par Ambulances 33-33 de Saint-Tite comprend évidemment Saint-Tite mais aussi Saint-Séverin, Hérouxville, Grandes-Piles, Saint-Roch-de-Mékinac et Trois-Rives jusqu’au km 55 de la route 155.  Le nombre d’appels a connu un bond important depuis deux ans, passant de 748 en 2020-2021 à 961 en 2021-2022, soit une augmentation de 28%. L’équipe est composée d’une quinzaine de paramédics, dont huit à temps plein.