Le projet de retraite de Raynald Marchand    

SAINT-TITE. On ne travaille pas près de 40 ans sans relâche pour ensuite mettre les pieds sur la bavette du poêle à la retraite.  Celle de Raynald Marchand sera à l’image de l’entrepreneur qu’il a toujours été: occupée.

Fondateur avec son frère Gabriel d’Acier GM en 1982, l’homme de 67 ans a passé le flambeau l’automne dernier à trois de ses employés: Éric Saint-Laurent, Denis Bordeleau et Étienne Charest.

«Ça n’a pas été facile, mais c’était planifié de longue date. J’ai passé ma vie dans cette usine-là, c’était important pour moi que ça continue, de maintenir les emplois dans la région», explique-t-il en entrevue à L’Hebdo.

Selon le Centre de transfert d’entreprise du Québec, seulement 30% des transferts réussissent. Celui de la PME de Saint-Tite a toutes les chances de faire partie de ce groupe. «C’est une bonne combinaison qui prend la relève. Denis et Étienne sont sur le plancher et aux opérations tandis qu’Éric est un gestionnaire, un administrateur.»

Comme entrepreneur, Raynald Marchand a toujours eu le souci de partager la croissance de son entreprise avec le milieu.

«Encourager les fournisseurs locaux a toujours fait partie de mes valeurs. C’est une question de conscience sociale. On vit dans une région qui a besoin de toutes ces entreprises pour faire rouler l’économie.»

Cette implication dans le milieu a été constante tout au long de sa carrière. Administrateur au CLD de Mékinac, membre actif de la Chambre de commerce de Mékinac et de l’Association des gens d’affaires de Saint-Tite, partenariat avec le Festival Western de St-Tite, Raynald Marchand était aux premières loges. «J’aurais voulu m’impliquer plus, mais juste gérer une entreprise, ça t’occupe pas mal aussi», fait-il remarquer.

En regardant Acier Rayco aujourd’hui avec ses 35 employés, le nouveau retraité ne cache pas sa fierté. «J’ai démarré ça avec mon frère Gabriel dans le rang des Pointes, sur la terre familiale. Notre père avait une grange qu’on avait aménagée en entrepôt et on vendait du fer. Dans ce temps-là, le zonage agricole, ça n’existait pas. Des ponts roulants, on n’en avait pas non plus. On se maganait pas mal le dos», sourit-il.

Et les projets de retraite?

«La construction m’a toujours intéressé. Présentement, je suis une formation de six mois en design de bâtiment écologique. Je me suis acheté une terre et je projette de me construire une maison qui va respecter l’environnement, qui laissera le moins d’empreintes et qui sera la plus efficace possible.»

Les pieds sur la bavette du poêle, ça attendra…